Rodéos urbains : la folie en roue libre

En ville ou sur route, de jeunes bikers, adeptes du rodéo urbain, prennent tous les risques pour l’adrénaline… et la frime.

Puissante, singulière et furieuse, la «symphonie» des rondes motorisées retentit. Dans le jargon des rodéo urbain , ainsi nomme-t-on le jeu subtil de brefs à-coups de la poignée d’accélérateur. Ce dimanche 19 juin, dans l’après-midi, le concert se donne à huis clos dans un endroit secret de la banlieue parisienne, sur un axe routier en travaux fermé à la circulation, loin des habitations. Ambiance chaleureuse jusqu’à la tombée de la nuit. Sur le bitume se mêlent gosses de cités, étudiants, éducateurs spécialisés, moniteurs de conduite, chauffeurs VTC, parfois même avocats, agents de police, gendarmes, etc. Leur passion – dévorante, jurent-ils – dépasse le cadre des quartiers défavorisés.

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Des dizaines d’hommes et de femmes font rugir leur monture: cross, moto de circuit, TMax, Honda Gold Wing, BMW ou petite Piwi 80 cm3 initialement destinée aux enfants. Des destriers métalliques embarqués dans des figures de haute voltige. Du classique «wheeling», une roue arrière, à l’impressionnant «stoppie», une roue avant. Un Breton, jogging blanc, cheveux frisés au vent, réussit un «ratissage» en touchant l’asphalte avec sa main sans cesser de rouler. Un Parisien, casqué, équipé d’une protection dorsale, tente un exercice tout aussi casse-gueule en raclant sa plaque d’immatriculation sur le sol: on appelle cela une «bavette». Il y a aussi les «genoux sur selle», les «Spider-Man» – debout sur la moto sans accès aux freins – et les classiques pointes à 200 km/h… Un show spectaculaire, interdit, clandestin. La loi ne décourage pas les accros du cross bitume, autre nom du rodéo sauvage. Les acrobates courent le risque d’un an d’emprisonnement et 15000(...)


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