Rocky Balboa, le héros dont la droite a besoin

Rocky, c'est la vie.  - Credit:
Rocky, c'est la vie. - Credit:

Si, au plus chaud de la guerre froide, vous vous envolez pour Moscou pour y réduire deux mètres de viande soviétique peroxydée en steak haché, le tout dans un short aux couleurs de la bannière étoilée, difficile de ne pas devenir un héros américain. Les débuts du personnage ont beau dater de 1976, c'est avec Rocky IV que son héroïsme le hissera au panthéon de l'Amérique reaganienne. Emblématique, comme le Maverick de Top Gun, d'une nation outrecuidante et omnipotente, plus que prête à aller botter du derrière de coco pour exposer toute la supériorité de l'oncle Sam et de son modèle politique.

Mais si le pilote de chasse crâneur joué par Tom Cruise correspondait bien aux fanfaronnades de l'Amérique des années 1980, le boxeur de Sylvester Stallone, comme le vétéran vagabond interprété avec Rambo, a toujours constitué une représentation plus nuancée de l'esprit du temps. Conservateur ? Naturellement. Libertarien ? De temps en temps. Mais fanatique de l'orthodoxie Reagan-Thatcher ? Pas vraiment. De la première apparition de son personnage de boxeur des bas quartiers à sa réincarnation en champion du monde retraité revenant pour un ultime combat, en passant par son rôle de mentor dans Creed, Rocky exprime une philosophie cohérente, mais traduisant souvent une forme plus ancienne de la pensée de droite.

Un héros vieille école

Que Rocky Balboa fasse partie des 50 meilleurs films conservateurs selon le National Review montre combien la droite est ravie de l'adopter c [...] Lire la suite