Robert Badinter affirme que "les prochaines élections se joueront probablement aussi" sur la retraite

Robert Badinter affirme que "les prochaines élections se joueront probablement aussi" sur la retraite

"Comme il sied dans une démocratie, le pays choisira". L'ancien ministre de la Justice Robert Badinter était l'invité exceptionnel de BFMTV ce vendredi soir. L'ancien garde des Sceaux, qui sort Vladimir Poutine, l'accusation avec Bruno Cotte et Alain Pellet aux éditions Fayard, a donné son regard sur le contexte social et politique en France, à quelques jours d'un 1er-Mai où une importante mobilisation contre la réforme des retraites est attendue.

"Les prochaines élections se joueront probablement aussi sur 'la retraite à 62 ans', d'autres diront 'la retraite à 60 ans' ou d'autres diront 'la retraite à 65 ans'", a déclaré l'ancien ministre sur notre antenne.

"Le Conseil constitutionnel est toujours critiqué par les demandeurs de l'annulation"

Celui qui a présidé pendant près de dix ans le Conseil constitutionnel - entre 1986 et 1995 - est également revenu sur la décision des Sages de valider l'essentiel du texte du gouvernement, dont le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

"Le Conseil constitutionnel est toujours critiqué par ceux qui sont demandeurs de l'annulation", a déclaré Robert Badinter sur BFMTV, "dans la vie judiciaire, il est rare que celui qui a perdu son procès ne maudisse pas ses juges, le Conseil constitutionnel n'échappe pas à cette loi commune".

Celui qui ne se présente pas comme "un homme de retraites" mais "naturellement voué au travail" a ajouté que la conjoncture politique "évolue" dans les démocraties et "que telle majorité établit une loi différant l'âge de la retraite, puis une majorité différente pour raccourcir le temps de travail... C'est voué à l'évolution même du scrutin libre et démocratique".

Alors que le gouvernement a eu recours au 49.3 pour sa réforme et a récemment reporté un projet de loi sur l'immigration faute de majorité, Robert Badinter a toutefois réfuté toute crise démocratique" en France. "Quand je vois nos compatriotes se mobiliser, comme je le comprends, à propos de la retraite, on voit qu'ils n'ont pas vécu la guerre", a encore déclaré l'ancien ministre sur BFMTV, rappelant le danger que représente la guerre en Ukraine, "au cœur de l'Europe".

Article original publié sur BFMTV.com