Roald Dahl retraduit : « Imagine-t-on une littérature pour enfants sans ogres ? »

Les romans de Roald Dahl passeront-ils à la postérité après avoir été « censurés » ?  - Credit:Andrew Burton/NBC/AP/SIPA / SIPA / Andrew Burton/NBC/AP/SIPA
Les romans de Roald Dahl passeront-ils à la postérité après avoir été « censurés » ? - Credit:Andrew Burton/NBC/AP/SIPA / SIPA / Andrew Burton/NBC/AP/SIPA

Que se passe-t-il donc dans le petit monde de la littérature enfantine pour faire partir au quart de tour contre la censure aussi bien le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, que Salman Rushdie ? C'est tout simple, expliquait le Daily Telegraph du 17 février, « Roald Dahl devient politiquement correct ». En cause : une véritable réécriture. À la demande de la Roald Dahl Company, qui gère la succession de l'auteur culte, l'éditeur Puffin Books republie en effet une poignée de classiques expurgés de mots ou descriptions jugés offensants pour les sensibilités contemporaines…

L'odieux Augustus de Charlie et la chocolaterie, un gamin dont le nom « Gloop » suffit à suggérer la gloutonnerie, n'est plus qualifié de « gros », tandis que la calvitie des Sacrées Sorcières ne doit pas être retenue contre elles – ce mal peut affecter les gens « pour toutes sortes de raisons  », précise une phrase ajoutée au texte original. « Les hommes-nuages » de James et la pêche géante sont convertis en « peuple-nuage », inclusivité oblige. Un métier envisagé pour une femme (toujours dans Sacrées Sorcières) change du tout au tout : on remplace « caissière  » par « scientifique de haut niveau ».

À LIRE AUSSIOubliez « Charlie et la chocolaterie » et lisez le Roald Dahl pour adultes !

« C'est effrayant ! » réagit l'écrivain et traducteur René de Ceccatty, dont les traductions de l'italien (Pasolini, Moravia) et du japonais font autorité. « Le grand danger, c'est de vouloir aplanir l [...] Lire la suite