"Une rivière qui passait dans la maison": les images des dégâts du cyclone Belal sur l'île de La Réunion

Un cyclone moins destructeur que prévu. Sur l'île de La Réunion, l'heure est au soulagement après le passage du cyclone Belal, qui a largement épargné l'île de l'Océan Indien ce lundi, faisant peu de dégâts majeurs mais provoquant la mort d'une personne sans-abri à Saint-Gilles.

De nombreux arbres arrachés, des routes sous l'eau et des coupures d'électricité sont également à noter, et les agents communaux s'activent afin de dégager les axes routiers, épaulés par les gendarmes.

Le cyclone n'a "heureusement pas provoqué le cataclysme qu'on redoutait", a expliqué lors d'une visioconférence de presse le préfet de l'île Jérôme Filippini, tout en assurant que "son impact a été impressionnant". Ce dernier évoque un "bilan évolutif."

À la demande d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin va se rendre ce mercredi sur l'île pour accompagner les victimes et soutenir les personnels chargés des secours.

"On était surpris par la violence"

Après avoir brutalement frappé le territoire français par le nord-ouest dans la matinée, le cyclone a dévié de sa route pour finalement longer sa côte nord-est, sans pénétrer à l'intérieur des terres.

Plusieurs routes secondaires ont été inondées et de nombreux arbres gisaient le long des rues des villes mais le réseau interurbain a été relativement peu touché.

Quelques signes montrent toutefois la violence avec laquelle le cyclone a frappé l'île: ainsi un bateau de pêche au gros en partie submergé dans le port de plaisance de Saint-Gilles, au sud de Saint-Paul. Les alertes de la préfecture et de Météo-France ont été suivies à la lettre par les habitants, qui pour certains ont été contraints de se protéger dans des centres d'accueil.

"Les enfants arrivaient dans la chambre me disant ‘maman il y a de l’eau dans la chambre.’ Je pensais que c’était une petite fuite, une rivière qui passait dans ma maison quoi, on était surpris par la violence de ce cyclone", dit l'une d'entre elles à BFMTV.

Quelque 150.000 foyers étaient privés d'électricité et plus de 130.000 personnes n'avaient pas d'accès à l'eau courante dans la soirée.

Le maire de la commune de Sainte-Marie, dans le nord de La Réunion, a sollicité la déclaration de catastrophe naturelle. Sainte-Marie est situé à proximité de l'aéroport Roland-Garros de La Réunion, qui doit reprendre ses vols mardi à 20h (17h à Paris), selon la préfecture.

Pour sa part, le maire de Saint-André, Joe Bédier, a constaté les dégâts sur sa commune en compagnie de BFMTV.

"On a évité une catastrophe mais quand je vois l’ampleur des dégâts par rapport aux arbres qui sont sur les routes, c’est quand même assez conséquent. On est en train de travailler pour dégager les routes de manière que ce soit accessible dès la levée de l’alerte rouge", souligne-t-il.

Cap sur l'île Maurice

Autorisés à sortir depuis 13h locales (10h à Paris), les agents chargés de l'entretien des routes sont déjà à pied d'œuvre. Leurs collègues d'EDF attendent dès mardi des renforts de métropole pour commencer à rebrancher les foyers privés d'électricité.

Pour autant, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, a prolongé jusqu'à mardi l'alerte rouge interdisant aux habitants de s'aventurer dehors. "La journée ne sera pas un retour à la normale", a-t-il prévenu, alors que les routes ne seront pas toutes dégagées.

D'autant que si Belal s'éloigne et continue sa route vers l'île Maurice, où les niveaux d'alerte ont été relevés lundi, les vents continuent de souffler sur l'île.

La Réunion n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa, dans les premiers jours de 2014. Mais la comparaison que beaucoup redoutaient était celle du cyclone Firinga, à l'impact dévastateur en 1989.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Le cyclone Belal menace l'île Maurice, un mort à La Réunion