Riss : « L’esprit Charlie, c’est ne jamais baisser la tête »

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, et Laurent Sourisseau, dit Riss, directeur de Charlie Hebdo, aux Rencontres de la gauche, dans le village de Bram (Aude), samedi 30 septembre 2023.  - Credit:H. F.
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, et Laurent Sourisseau, dit Riss, directeur de Charlie Hebdo, aux Rencontres de la gauche, dans le village de Bram (Aude), samedi 30 septembre 2023. - Credit:H. F.

Une voiture blindée, plusieurs gardes du corps, des démineurs pour inspecter la salle des fêtes du village avant sa venue… Près de neuf ans après l'attentat de Charlie Hebdo, accueillir son directeur, Laurent Sourisseau – dit Riss – blessé dans l'attentat perpétré par les frères Kouachi, et visé par une fatwa, exige toujours des mesures de sécurité exceptionnelles.

Si le dessinateur, dont la parole en public est rare, a accepté, samedi 30 septembre, l'invitation de Carole Delga à ses Rencontres de la gauche, dans le village de Bram, dans l'Aude, c'est, a-t-il expliqué dans Le Midi libre du jour, pour remercier la Région Occitanie, présidée par Mme Delga, qui « avait fait un geste important en publiant les caricatures au moment du procès ». « Nous n'avons rien oublié, nous n'avons rien abdiqué et nous continuerons le combat ! » a affirmé l'élue en accueillant Riss.

« Où en est l'esprit Charlie aujourd'hui ? » interroge la politologue Chloé Morin, ouvrant le débat devant les 700 militants et sympathisants de gauche, venus ovationner le caricaturiste. À l'en croire : mal en point. « Selon un sondage que j'ai réalisé pour une étude, 31 % des Français estiment qu'en France on peut rire de tout, soit 6 points de moins qu'en 2015. Et la proportion de Français qui estiment qu'on doit pouvoir rire des différentes communautés a régressé de 15 points depuis 2015. À ce rythme, il reste assez peu de temps pour que l'humour Charlie devienne une anomalie en France », assur [...] Lire la suite