Rhume, angine, gastro : Néandertal souffrait des mêmes maladies que nous, transmises par les plus vieux virus au monde

Des analyses ADN sur des restes de Néandertal ont identifié les plus vieux virus jamais retrouvés : trois souches d’adénovirus, papillomavirus et d'herpès virus, responsables de maladies dont nous souffrons toujours aujourd'hui.

Angine, rhume, gastro-entérite… Ces virus qui rythment nos hivers embêtaient déjà nos lointains cousins néandertaliens, selon une récente étude publiée dans la revue Viruses. Après avoir analysé des restes de Néandertal datant d’il y a 50.000 ans, retrouvés dans la grotte de Chagyrskaya (ou Tchagyrka) en Russie, une équipe a retrouvé des traces d’adénovirus (responsables du rhume, d’angines, de conjonctivite ou encore de gastro-entérite), d'herpès virus et de papillomavirus (qui entraînent des verrues et des cancers). Entretien avec Marcelo Robeiro da Silva Briones, professeur en génomique à l’université de Sao Paulo au Brésil, qui signe ces travaux.

"Dans de l'ADN considéré comme "poubelle", nous avons trouvé de l'or"

Sciences et Avenir : Comment êtes-vous parvenus à retrouver ces virus dans les restes de Néandertal ?

Pr Marcelo Briones : L’Institut Max Planck (Allemagne) a extrait l’ADN de ces os et séquencé le génome de Néandertal. Nous avons récupéré ces séquences brutes et sommes parties à la recherche de traces de virus. Et nous en avons trouvé ! Principalement dans des séquences courtes, que l’on considère un peu comme de "l’ADN poubelle". Mais nous y avons trouvé de l’or. Des chercheurs avaient déjà retrouvé des herpès virus sur des restes d’humains du Moyen-Age.

Les virus que vous avez retrouvés étaient-ils exactement les mêmes que ceux que l'on rencontre aujourd'hui ?

Les virus que nous avons identifiés ont des ressemblances assez fortes avec ceux d’aujourd’hui pour qu’on parvienne à les classer dans différentes familles. Mais nous avons constaté des changements dans les séquences d’ADN ainsi qu’au niveau des acides aminés de leurs protéines clé. Nous devions tout de même prouver que ces séquences sont bien dérivées de virus anciens et non de virus d’aujourd’hui, avec lesquels les os auraient été contaminés lorsqu’ils ont été manipulés.

Pour cela, un programme informatique a quantifié les changements de bases ADN, les fameux ACGT. Nous montrons que le de[...]

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