Retraites: 55% des Français "choqués" par la façon dont se déroulent les débats à l'Assemblée

Olivier Dussopt qualifié d'"assassin" par un député LFI, Thomas Portes posant avec un pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, huées contre Adrien Quatennens...les altercations et polémiques se multiplient à l'Assemblée nationale depuis le début des débats sur la réforme des retraites.

Un climat tendu dont une majorité des Français se dit choquée, selon un nouveau sondage "L'Opinion en direct" menée par l'institut Elabe pour BFMTV. Dans le détail, 55% des personnes interrogées se disent choquées par la manière dont se déroulent les débats à l’Assemblée, dont 29% assez choquées et 26% très choquées.

À l’inverse, 27% ne sont pas choquées. Enfin, 18% déclarent ne pas avoir suivi les débats à l’Assemblée.

Les électeurs d'Emmanuel Macron particulièrement choqués

Ce sont les électeurs d'Emmanuel Macron qui sont les plus nombreux à être choqués (77%). 51% des partisans de Marine Le Pen le sont aussi, comme 48% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

Par ailleurs, la proportion de Français choqués par le climat à l'Assemblée nationale augmente avec l'âge des personnes interrogées. 72% des 65 ans et plus sont concernés, contre 56% des 50-64 ans et 44% des moins de 50 ans.

Le gouvernement responsable de ce climat?

Quant à la responsabilité de ce mauvais climat dans l'Hémicycle, 55% des Français l'imputent au gouvernement, qui n'a, selon eux, pas laissé assez de temps pour débattre et examiner la loi.

À l'inverse, 43% des interrogés estiment que c'est l'opposition qui en est responsable, notamment au regard des propos et comportements des députés de La France Insoumise.

Les députés insoumis ont déposé plusieurs milliers d'amendements au projet de loi du gouvernement. Un comportement qui vise à "l'obstruction" des débats, selon la majorité. Ils sont également au centre de plusieurs polémiques, comme Aurélien Saintoul qui a qualifié Olivier Dussopt d'"imposteur" et d'"assassin", ou encore Thomas Portes, exclu de l'Assemblée pendant 15 jours après avoir publié une photo sur Twitter de lui posant le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail.

Des résultats corrélés à la couleur politique des interrogés

L'imputation de la responsabilité du climat de l'Assemblée peut se lire selon la couleur politique des Français interrogés. En effet, une large majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (83%) et de Marine Le Pen (64%) estiment que le gouvernement est responsable, quand à l'inverse les électeurs d'Emmanuel Macron déclarent que c'est l'opposition.

Ce résultat est aussi corrélé à l'opinion des interrogés sur la réforme des retraites. Pour 70% des opposants à la réforme, c'est le gouvernement qui est responsable, alors que 70% des Français qui y sont favorables estiment que les députés d'opposition sont responsables de ce climat.

Les débats à l'Assemblée doivent se poursuivre jusqu'au 17 février, avant que le texte soit examiné par le Sénat à partir du 18 février.

Article original publié sur BFMTV.com