Retour de la "Star Academy": ce que les réseaux sociaux peuvent changer

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La Star Academy s'apprête à renaître de ses cendres. Dix ans après son arrêt et une ultime saison sur NRJ 12, le télé-crochet culte de TF1 fera son retour le 15 octobre sur la première chaîne pour une nouvelle salve. Et à certains égards, elle pourrait s'avérer bien différente du programme d'origine, tant le monde du divertissement a changé. C'est l'analyse qu'en fait Alexia Laroche-Joubert, directrice et productrice de la Star Ac' de 2001 à 2008, qui passe la main cette année à Michaël Goldman.

"Plein de questions se posent", déclare-t-elle ce jeudi dans l'émission 'Hebdo Com' de BFM Business. "L'époque a beaucoup changé, la manière dont on utilise les réseaux sociaux a beaucoup changé, les stars internationales viennent moins...".

Moins de chanteurs américains?

Selon elle, c'est essentiellement la révolution technologique qui apportera tous ces bouleversements. Celle qui a réussi à faire venir Beyoncé, Madonna, Rihanna, Mariah Carey et nombre d'autres superstars mondiales en son temps s'interroge sur la faisabilité d'une telle entreprise aujourd'hui:

"Les stars internationales voyageaient beaucoup à l'époque où nous avions la chance de faire la 'Star Academy'. Elles ne le font plus, parce qu'il y a les réseaux sociaux. Elles communiquent avec leur communauté à travers les réseaux sociaux, elles balancent leurs clips à travers les réseaux sociaux...".

Elle note, néanmoins, que la Star Academy nouvelle formule a un contrat avec Sony Music France (chez qui signera le ou la gagnant(e) de la saison pour l'enregistrement d'un album, en plus de recevoir un chèque de 100.000 euros). "Sony étant une grande maison, je suppose qu'ils doivent fournir des artistes", déclare-t-elle.

Des candidats (un peu) moins coupés du monde

Alexia Laroche-Joubert note aussi qu'à l'heure du tout numérique, "la création d'un artiste se fait beaucoup à travers les réseaux sociaux". Un paramètre difficile à prendre en compte pour une émission qui, historiquement, prive ses candidats de leur téléphone et leur coupe l'accès à internet:

"Je ne sais pas comment ils vont gérer ça. Est-ce qu'ils vont leur donner accès aux réseaux sociaux ou pas, est-ce qu'ils vont les utiliser, est-ce qu'il y aura l'effet de communauté? C'est un ressort que je développerais si je devais reprendre (le programme)."

Il se trouve, justement, que l'exposition des candidats sur le web a fait l'objet d'une réflexion des nouvelles équipes de l'émission. Et un compromis a été trouvé, comme le rapporte 20 minutes. À l'instar leurs prédécesseurs, les candidats vivront en autarcie avec une minute de téléphone par jour. Mais au bout d'un certain temps, ceux qui seront encore dans le château se verront remettre un téléphone non connecté afin d'enregistrer des stories, qui seront publiées sur Instagram.

Et d'évoquer, aussi, la violence dont les utilisateurs de ces nouvelles plateformes peuvent faire preuve à l'égard de candidats de jeux télévisés. La directrice d'Adventure Line Productions et présidente de la société Miss France, qui pilote Koh-Lanta et le concours Miss France, évoque le harcèlement en ligne dont ont fait les frais certains aventuriers du jeu d'aventure, ou les violents tweets antisémites publiés contre April Benayoum, candidate du second en 2021.

"Je sais que les valeurs de l'aventure seront préservées"

"Ce qui est sûr, c'est que la 'Star Academy' était une très belle histoire, et je ne vois pas pourquoi elle ne continuerait pas", conclut-elle. "Je suis hyper contente. C'est produit par celui qui était à l'époque mon adjoint, donc je sais que les valeurs et ce qu'on a aimé dans l'aventure seront préservés."

La nouvelle saison de la Star Academy, produite par Endemol France et DMLSTV, durera six semaines, à raison d'un prime hebdomadaire et d'une émission quotidienne six jours sur sept. Treize candidats participeront. Michaël Goldman, cofondateur de la plateforme de financement participatif MyMajorCompany, dirigera l'académie, installée dans le château de Dammarie-lès-Lys.

Article original publié sur BFMTV.com