Les retombées du premier test nucléaire américain, beaucoup plus importantes que prévu

Le premier essai nucléaire américain, réalisé en 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique, “a été beaucoup plus puissant que prévu”, souligne The New York Times. Juste après la sortie du film Oppenheimer, qui revient sur la vie du père de la bombe atomique, une analyse prépubliée le 20 juillet a révélé la portée des tests effectués dans le cadre du projet Manhattan.

Menée par un groupe de scientifiques sous la supervision de Sébastien Philippe, chercheur au Programme sur la science et la sécurité mondiale de l’université de Princeton, et grâce à “l’utilisation d’un logiciel de modélisation dernier cri”, l’étude, pas encore soumise à une revue scientifique, affirme que 46 États, le Canada et le Mexique ont, à l’époque, été atteints par des retombées radioactives.

Aucun suivi des retombées

“Le 16 juillet, lors d’un essai portant le nom de code Trinity […], le champignon atomique s’est élevé […] à une altitude située entre 15 000 et 21 000 mètres”, retrace le titre new-yorkais. Les chercheurs du projet Manhattan n’avaient pas pris la mesure des conséquences au-delà du périmètre immédiat de l’essai, soutient Alex Wellerstein, historien du nucléaire, cité par The New York Times :

“Ils ne pensaient pas que de faibles doses pouvaient avoir des effets sur une bonne partie de la population. C’est tout le problème de ces retombées radioactives.”

À l’époque, aucune station de surveillance n’existait à l’échelle nationale afin de permettre un suivi des retombées de l’explosion. “De plus, les données historiques essentielles pour connaître les conditions météo et l’état de l’atmosphère n’étaient disponibles qu’à partir de 1948”, ajoute le journal. De nouvelles données publiées cette année par un centre météorologique européen, remontant jusqu’à 1940, ont permis aux scientifiques de mieux mesurer les retombées de l’essai mené au Nouveau-Mexique.

Les résultats de l’étude pourraient être repris par des activistes afin d’augmenter le nombre de personnes éligibles “à une indemnisation de la part de l’État fédéral pour avoir été peut-être exposées à des radiations issues d’explosions atomiques dans l’atmosphère”, pointe The New York Times. Les autorités fédérales ont déjà versé “plus de 2,5 milliards de dollars d’indemnités aux travailleurs du nucléaire dans une grande partie de l’ouest des États-Unis” depuis 1990, rappelle le titre.

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