Restrictions, fêtes, contrôles...: quatre questions sur la soirée du 31 décembre
Les festivités du Nouvel an seront limitées cette année. Lors de sa conférence de presse jeudi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le couvre-feu, effectif de 20h à 6h, sera appliqué le soir du 31 décembre. Il devait à l'origine être levé ce soir là, comme pour le 24 décembre, mais les chiffres des contaminations stagnants ont changé les plans du gouvernement.
"Le couvre-feu concernera aussi, contrairement à ce que nous avions envisagé initialement, le réveillon du 31 décembre", a déclaré Jean Castex. "Ce réveillon est en effet un moment traditionnellement festif, nous l'apprécions d'ailleurs pour cela, mais il concentre tous les ingrédients d'un rebond épidémique".
· Pourquoi ces restrictions ne s'appliquent-elles pas au 24 décembre?
Afin de limiter les contacts sociaux, vecteurs de propagation du Covid-19, "nous voulons limiter au maximum les occasions de se retrouver chez les uns et les autres, notamment en soirée pour un apéritif, un dîner, une fête", a expliqué Jean Castex car lors de ces rendez-vous, "on mange, on boit, on est proches les uns des autres et il est beaucoup plus difficile de garder ses distances ou de porter un masque".
Dès lors, il est légitime de se demander pourquoi il sera toujours possible de se retrouver le soir de Noël, qui comprend a priori les mêmes risques. Le Premier ministre a justifié cette différence de traitement par l'aspect familial que représente Noël.
"La même logique aurait recommandé de faire la même chose pour Noël, mais Noël occupe une place à part dans nos vies et nos traditions, c'est un moment de rassemblement familial où peuvent se retrouver toutes les générations: enfants, parents, grand-parents, un moment où se forgent les premiers plus grands souvenirs des plus petits", a expliqué le Premier ministre.
· Sera-t-il possible de se retrouver le soir du Nouvel an?
Le confinement ne sera plus de mise à partir du 15 décembre, il sera donc en soi possible de se retrouver pour le réveillon, à condition qu'il n'y ait pas de déplacements entre 20h et 6h, heures du couvre-feu qui sera en vigueur. Autrement dit: il vaudra mieux que les invités restent dormir sur place.
"Il n'y aura pas de consigne d'indulgence" donnée aux forces de l'ordre pour ceux se déplacant sans attestation, a rappelé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin jeudi soir, déclarant également que "plus de 100.000 policiers et gendarmes seoront mobilisés la nuit du 31 décembre".
"Est-ce qu’on pourra inviter quelques personnes chez soi qui arriveront avant 20h et qui partiront après 6h? Oui ce sera possible", a expliqué Jean Castex. "Nous devons être raisonnable, respecter la règle du couvre-feu, rester chez soi le 31 décembre, et suivre la recommandation d'un maximum de six adultes" a-t-il aussi rappelé.
· Sera-t-il possible de faire des fêtes le 31 décembre ?
Selon les déclarations du gouvernement jeudi soir, la "fête" devra cette année se limiter à six individus, sans sortie hors du couvre-feu, dans le respect des gestes barrières et bien entendu des autres règlementations en cours, comme le tapage nocturne. Donc pas de concerts ni de rendez-vous sur les Champs-Élysées pour passer à 2021.
"Nous serons intransigeants sur les rassemblements non-autorisés et les fêtes sauvages", a déclaré Gérald Darmanin jeudi soir.
Pour rappel, depuis octobre, "toutes les fêtes privées, comme les mariages ou les soirées étudiantes, qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites" sur l'ensemble du territoire, avait indiqué Jean Castex.
· Quels risques j'encours si je ne suis pas les règles?
Malgré le confinement, plusieurs soirées privées, réunissant parfois plusieurs centaines de personnes, se sont tenues ces dernières semaines. En France, les forces de l'ordre sont tenues au respect du domicile privé, et ne peuvent pas rentrer sans raison valable dans un domicile. Faire une soirée chez soi ne représente donc en soi pas une infraction. "Nous comptons sur la responsabilité de chacun", a rappelé jeudi soir Gérald Darmanin.
Toutefois, plusieurs motifs permettent aux forces de l'ordre de verbaliser les contrevenants aux restrictions en place, comme des interventions pour tapage nocturne, qui ont explosé ces derniers mois, malgré le confinement.
Mi-novembre, les forces de l'ordre sont par exemple intervenues après le signalement d'une soirée réunissant une vingtaine de personnes dans une habitation dans le Doubs. Quatorze personnes seront verbalisées pour défaut d'attesation (135 euros) et les trois locataires écopent eux d'une amende pour réuninon interdite, rapporte L'Est Républicain. Dernièrement, une fête à Strasbourg réunissant trente-trois personnes a même entraîné une procédure pour "mise en danger de la vie d'autrui" à l'encontre de l'organisateur, rapporte France 3.