Yahoo Actualités RER métropolitains, hydrogène, glyphosate... Ce qu'il faut retenir des annonces de Macron sur la planification écologique
"Changer de vitesse" pour lutter contre le réchauffement climatique. Reportée en juillet en raison des émeutes, la feuille de route de la "planification écologique" du gouvernement a été présentée ce lundi par le président de la République lui-même.
Emmanuel Macron a expliqué comment il entendait répartir les 7 milliards d'euros supplémentaires promis pour la transition écologique afin d'atteindre l'objectif de 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030.
RER métropolitains, sortie du charbon, pompes à chaleur... découvrez ce qu'il faut retenir de cette prise de parole du chef de l'État.
• Bâtir une écologie "à la Française"
Au début de sa prise de parole, Emmanuel Macron a exposé sa volonté de "bâtir une écologie à la Française" qui répond à plusieurs défis comme le dérèglement climatique ou encore l'"effondrement de la biodiversité".
Pour cela, son gouvernement a prévu "plusieurs dizaines d'actions qui vont permettre de réduire les émissions de CO2". Elles seront complétées par une "stratégie biodiversité" en octobre et un "plan d'adaptation" en décembre.
Selon lui, ces cinq dernières années, la France a réduit ses émissions de CO2 deux fois plus vite qu'auparavant.
"On a fait la moitié du chemin depuis les années 1990", a-t-il lancé. L'objectif désormais: réduire les émissions de CO2 de 5% par an.
• Sortie du charbon d'ici 2027
La France sortira du charbon d'ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales, comme l'a déclaré le président Emmanuel Macron dimanche, qui en revanche ne souhaite pas interdire les chaudières à gaz dans le cadre de la planification écologique.
Cette ambition fait partie du chantier de la décarbonation. Emmanuel Macron avait déjà promis de fermer toutes les centrales à charbon, combustible extrêmement nocif pour le climat, d'ici la fin de son quinquennat.
• Développer massivement l'hydrogène
"Pour faciliter la sortie des énergies fossiles, nous devons massivement développer l'hydrogène", a commenté le président.
Les limites de cette énergie sont pourtant très nombreuses, à commencer par le fait qu'elle est actuellement produite à partir de gaz naturel fossile.
• 13 projets de RER métropolitains
Comme annoncé plus tôt dans l'été, le projet de développement de RER métropolitains avance selon le président. "C'est un chantier d'aménagement du territoire et aussi indutriel", a-t-il vanté, mentionnant qu'il coûterait 10 milliards d'euros.
13 projets ont déjà été retenus et 700 millions de l'État sont engagés. "Nous aurons dès octobre" des plans pour le déploiement de ces lignes, a précisé le président.
• Voitures électriques et "vallée de la batterie"
Dans le même secteur des transports, le chef de l'État a ensuite mentionné l'accompagnement du développement des véhicules électriques. Dès novembre, un dispositif de leasing à 100 euros pour quelques dizaines de milliers de modèles va être annoncé. Il a fixé l'objectif d'"au moins un million de voitures électriques" produites en France en 2027
Emmanuel Macron est aussi revenu sur l'installation d'une usine de batterie à Dunkerque et à Douai.
"C'est ce que nous appelons la vallée de la batterie" qui nous permet d'avoir "une industrie verte qui est compétitive".
• L'industrie verte pour "reprendre le contrôle"
Le gouvernement veut "tripler la production de pompes à chaleur d'ici 2027", afin d'arriver à produire un million de pompes à chaleur. 30.000 installateurs seront ainsi formés.
L'objectif est de pousser les Français à s'en équiper alors que les chaudières au gaz seront toujours autorisés dans les logements anciens, contrairement aux logements neufs.
Un projet de loi pour l'industrie verte sera présenté en octobre. Il aura pour objectif de "reprendre le contrôle du prix de notre électricité", a affirmé Emmanuel Macron.
Alors qu'une bataille de chiffres oppose l'entreprise renationalisée EDF et l'État sur la future régulation de l'électricité, le président souhaite des prix qui soient "compatibles" avec les exigences de "compétitivité" et donnent "de la visibilité à la fois aux ménages et à nos industriels".
• Une "écologie accessible" sur le glyphosate
Emmanuel Macron a défendu "une écologie juste et accessible", en évoquant notamment la question du glyphosate.
"On ne peut pas laisser des agriculteurs sans solution", a expliqué le chef de l'État qui fixe l'objectif d'une baisse de 30% de l'usage de ce pesticide très contesté.
L'usage du glyphosate pourrait être renouvelé pour les 10 prochaines années dans l'Union européenne.
• Le nucléaire comme fer de lance de la transition écologique
En fin de prise de parole, le président a défendu le nucléaire, sans lequel "il n'y a pas de stratégie possible" pour baisser les émissions de gaz à effet de serre.
"Tous les scientifiques nous disent qu'il n'y a pas de stratégie de baisse des émissions (de gaz à effet de serre) sans nucléaire", a précisé Emmanuel Macron.
Les écologistes s'inquiètent de leur côté des déchets nucléaires à la durée de vie très longue.
