"Repérer" et "signaler": une campagne nationale lancée pour lutter contre les dérives sectaires

La France s'arme contre les dérives sectaires. Ce lundi 4 mars, la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) annonce la mise en place d'une nouvelle campagne de communication, en complément d'un projet de loi en préparation du côté de l'exécutif.

"Au-delà des mesures répressives, il est primordial d'agir en amont, sur le terrain de la prévention et de l'information (...) C'est pourquoi j'ai lancé une vaste campagne de communication et de sensibilisation menée par la Miviludes, afin de prévenir les risques d'emprise et d'embrigadement", justifie la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache.

Des vidéos courtes dans les médias

Concrètement, sur les réseaux sociaux et à la télévision, un film d'une minute et quatre vidéos de 20 secondes seront diffusés à destination du grand public. Ces quatre formats courts tournent autour de thématiques diverses mais identifiées: la santé, la fortune, l'éducation et "l'éveil spirituel". L'objectif affiché: permettre aux personnes de tous âges de "repérer les dérives et les signaler".

Sur le premier axe, la santé, la Miviludes s'inquiète d'une "amplification" des "pratiques de soins non-conventionnelles", comme l'ostéopathie, la naturopathie ou encore le "jeûne thérapeutique". Il est donc encouragé de se "méfier des solutions miracle", par exemple.

Du côté de l'axe "fortune", la Miviludes observe les systèmes pyramidaux et les escroqueries, mais aussi les mouvements organisant "de manière systématique la captation d'héritages pour financer leurs actions". L'organisme note aussi la "pleine expansion" des coachings et formations douteuses. La plus grande vigilance est donc demandée aux parents.

Néo-chamanisme, masculinisme, féminin sacré...

Les dérives sectaires peuvent aussi s'inscrire dans un environnement scolaire, ou extra-scolaire. La Miviludes surveille l'enseignement à la maison, hors contrat, les activités extra-scolaires et l'enseignement supérieur.

L'emphase est donnée sur les mineurs, ceux-ci étant "par nature" plus dépendants de leur environnement où ils se construisent. Leurs esprits critiques moins développé font d'eux des cibles "particulièrement vulnérables".

Dernier axe de sensibilisation, l'aspect spirituel. Des "déstabilisations de personnes", escroqueries ou encore des abus sexuels sont dissimulés par ces pratiques. Elles sont cachées, selon les signalements reçus, derrière du néo-chamanisme, du masculinisme, du féminin sacré ou du bouddhisme. Un regard particulier est aussi posé sur la "sphère évangélique", une source de "préoccupation".

Article original publié sur BFMTV.com