Rentrée 2023 : Abayas, réforme du bac, pacte enseignant… Les changements qui entrent en vigueur

À l’occasion de la rentrée, ce lundi 4 septembre, "Le HuffPost" fait le point sur ce qui attend les élèves pour cette année scolaire.

Il est temps de sortir le cartable du placard, c’est l’heure la rentrée scolaire. Pour cette année 2023-2024, de nombreux changements majeurs sont attendus pour tous les niveaux, du CP à la terminale, à la fois pour élèves et pour les professeurs.

De l’interdiction des abayas à la nouvelle réforme du bac en passant par le dispositif « devoirs faits », Le HuffPost fait une liste (non exhaustive) des nouveautés à l’école à partir de ce lundi 4 septembre.

L’interdiction des abayas et qamis

« On ne pourra plus porter l’abaya à l’école. » Cette annonce, qui concerne aussi le qamis, a été faite par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal le 27 août afin de renforcer le respect de la laïcité à l’école.

Concrètement, à partir de ce lundi, un ou une élève se présentant dans l’établissement avec l’une de ces robes parfois portées par les musulmans ne pourra pas aller en classe. Un accueil sera néanmoins prévu pour engager une discussion avec l’élève puis, si besoin, avec les parents. En cas de blocage, une procédure disciplinaire devra être enclenchée en vue d’une sanction.

Plus de place pour le français et des maths

Gabriel Attal a également fait savoir son intention de « remettre les savoirs fondamentaux au cœur de l’école ». L’apprentissage du français sera renforcé dès le CP avec « deux heures consacrées à l’apprentissage et la pratique de la lecture » chaque jour. En CM1, les élèves qui ont des difficultés en lecture bénéficieront d’une pratique quotidienne renforcée, avec notamment la lecture de textes longs (au moins 1 000 mots). En CM2, les élèves devront produire au moins un texte écrit chaque semaine.

Au collège, une heure par semaine de renforcement ou d’approfondissement en français ou en mathématiques sera mise en place en 6e. Chaque élève en bénéficiera. Pour permettre l’introduction de cette heure de soutien, l’heure de technologie en classe de sixième est supprimée.

Cette rentrée verra aussi la réintroduction d’un enseignement des mathématiques obligatoire pour tous les lycéens de la filière générale en première. Dès septembre, ceux qui n’ont pas pris la spécialité mathématiques auront une heure et demie de cours en plus par semaine consacrée à cette discipline.

Le dispositif « devoirs faits » obligatoire en 6e

En parallèle de l’heure de renforcement en français et en maths, le dispositif « devoirs faits » devient obligatoire à la rentrée pour tous les élèves de 6e. Il permet aux nouveaux collégiens de travailler dans le calme et dans l’établissement, avec si besoin l’aide d’un adulte. Le but : « Donner davantage d’autonomie aux élèves et ainsi réduire les inégalités devant les apprentissages », précise le ministère.

Le bac change (encore) de forme

Face aux critiques sur l’organisation des épreuves de spécialité en mars, qui a entraîné absentéisme et démotivation au dernier trimestre, le gouvernement a revu sa copie. Dès 2024, les épreuves de spécialités seront organisées en juin.

Le grand oral change également légèrement de forme, avec la suppression des cinq minutes dédiées au projet d’orientation des élèves, pour passer plus de temps sur les savoirs. Quant au bac français, le nombre de textes au programme pour les épreuves orales sera ramené de 20 à 16 pour « mieux les approfondir et mieux les préparer ».

La réforme du lycée professionnel

Concernant les élèves scolarisés en lycée professionnel, ils vont toucher un peu d’argent pendant leur période en entreprise : 50 euros par semaine en classe de seconde, 75 euros en première et 100 euros en terminale. Cette indemnité, qui n’existait pas, sera prise en charge par l’État.

En présentant la réforme en mai, Emmanuel Macron avait également annoncé la mise en place d’« un bureau des entreprises dans chaque lycée professionnel » pour garantir un meilleur accompagnement des élèves. La ou le responsable doit « organiser les temps de stages », « aider les jeunes à rechercher les stages » et « développer les relations avec les entreprises ».

Des mesures ont été présentées pour lutter contre le décrochage au lycée. Avec « Tous droits ouverts », les lycéens en difficulté et qui le souhaitent seront aidés pour rejoindre une structure de proximité (mission locale, École de la deuxième chance, Centre de formation des apprentis…).

Enfin, après le lycée, le parcours « Ambition emploi » doit aider les jeunes bacheliers sans solution d’insertion ou de poursuite d’études. Ils seront reçus dans leurs établissements par un conseiller de mission locale. Pour ceux qui ont échoué à l’examen, une réinscription dans leur lycée leur sera proposée.

Remplacement des profs et « pacte enseignant »

À partir de cette rentrée, tous les enseignants vont gagner plus de 2000 euros nets par mois. En plus de ce « socle », il est possible de s’engager dans des missions rémunérées : c’est le « pacte enseignant ».

Il doit permettre notamment « le remplacement systématique des enseignants absents » pour de courtes durées dans les collèges et lycées. Gabriel Attal a réaffirmé qu’il y aurait « un professeur devant chaque classe » à la rentrée, notamment grâce à ce pacte. À cette heure, aucun chiffre sur le nombre d’enseignants engagés n’a été communiqué.

La lutte contre le harcèlement, une priorité

Le harcèlement scolaire a été érigé comme priorité nationale en cette rentrée. Désormais, un élève responsable de harcèlement scolaire pourra désormais être transféré dans une autre école, évitant d’imposer ce changement à celui qui en est victime. Un auteur de cyberharcèlement contre un élève d’un autre établissement pourra aussi être sanctionné.

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