Rendez-vous avec le graffeur C215 : « C’est par la poésie que je suis venu au street art »

« L'établissement s'appelle Kaona. C'est le meilleur restaurant asiatique d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). » Au moment de nous fixer rendez-vous dans le quartier où est situé son atelier, Christian Guémy, alias C215, n'a pas hésité longtemps. Le street artist aime la cuisine raffinée qui y est servie. « C'est ma cantine », précise-t-il.

Au fond de la salle, on est surpris de découvrir des trophées de boxe. Ils rappellent le palmarès du patron, Eddy, plusieurs fois couronné dans des compétitions nationales de muay-thaï, la boxe thaïe. « C'est un champion », indique C215 en présentant son ami. Le studio de l'artiste est à deux pas. Dans les rues qui l'entourent, plusieurs peintures murales portent sa signature. « J'ai marqué mon territoire ! » s'amuse-t-il. Sur un coffret électrique, proche de la station de métro, on aperçoit un chat de profil, « mon pochoir le plus iconique », glisse l'artiste. Un peu plus loin, un portrait de Victor Hugo contemple les passants.

Un attachement aux valeurs de la République

Cela fait presque vingt ans qu'il sème ainsi les œuvres partout où il passe : de Paris à New York, de Kiev à São Paolo. Loin de l'iconographie traditionnelle de l'art urbain remplie de tags et graffitis parfois abscons, les quelque 3 000 pochoirs réalisés par C215 en deux décennies privilégient les visages d'anonymes et de célébrités.

Ces portraits ont un point commun : ils rendent hommage à de grandes figures qui ont marqué l'Histoire ou l'actualité récente [...] Lire la suite