En rejetant la loi d’amnistie, “les indépendantistes ont choisi d’humilier” Pedro Sánchez

“Non”, écrit sept fois le journal ABC. Sept comme le nombre de députés de Junts, le parti indépendantiste Ensemble pour la Catalogne, qui ont voté contre le projet de loi d’amnistie mardi au Parlement. Sept voix qui ont suffi à bloquer ce texte controversé garantissant justement l’amnistie à des centaines d’indépendantistes catalans mais qui n’allait pas assez loin pour Junts.

Un coup dur pour le PSOE de Pedro Sánchez et une décision inattendue, sachant que le soutien de Junts et des indépendantistes catalans en échange de cette loi avait permis au Premier ministre de le rester malgré sa défaite aux législatives de juillet 2023. Si “Junts prévenait depuis des jours qu’il n’était ni un partenaire ni un allié du gouvernement”, souligne le journal basque El Correo, “les visages des députés socialistes se sont transformés au fil des heures jusqu’à dessiner une apparence de malaise, expliqué par le résultat du vote : 171 voix pour et 179 contre”, décrit la Vanguardia.

Il s’agissait du “projet le plus emblématique de cette 15e législature, qui n’a pas encore pris son envol politique”, rappelle El País. “C’est incompréhensible que Junts vote contre une loi”
que le parti avait soutenue à quatre reprises, s’est plaint Félix Bolaños, ministre de la Justice.

Mais la députée Miriam Nogueras (Junts), “en lien direct avec l’ancien président catalan Carles Puigdemont, qui a fui la justice espagnole et réside à Bruxelles”, précise El País, veut “une amnistie globale qui ne laisse personne de côté”. En l’occurrence, le texte ne protège pas les personnes accusées de terrorisme ou de trahison. Deux accusations visant M. Puigdemont. Le PSOE n’a pas validé les amendements proposés par son parti. Ils auraient sans doute été retoqués par la justice européenne.

“Le gouvernement est sous respirateur artificiel”, a commenté Alberto Núñez Feijóo, le chef de l’opposition. À l’évidence, le parti populaire “se frotte les mains”, observe El País. Son camp serait “très satisfait de l’image d’agonie que propose l’exécutif à chaque vote parlementaire”, constate le quotidien même si “des doutes subsistent” sur les difficultés à venir des socialistes. “Pedro Sánchez gagne toujours”, aurait confié un élu du PP.

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