Ils refusent d'aller en Ehpad: le taux d'occupation des établissements en baisse

L'Assemblée a adopté mardi 19 mars la loi "bien vieillir" qui entend notamment sanctuariser le droit de visite dans les Ehpad ou encore autoriser les résidents d'y accueillir leur animal de compagnie. Des mesures suffisantes pour redorer le blason des maisons de retraite, terni par les scandales de mauvais traitements? Selon le Sénat, le taux d’occupation des chambres a chuté en quatre ans, passant de 93% en 2019 à 88 % en 2023.

De plus en plus de seniors font en effet le choix de passer leurs vieux jours chez eux, et mettent tout en œuvre pour reculer leur entrée dans un établissement spécialisé.

"On a nos petites habitudes"

Magdalena Augustin, 82 ans, s'occupe au quotidien de son mari malade, âgé de 10 ans de plus qu'elle. Interrogée par BFMTV, elle n'imagine un placement en Ehpad qu'en dernier recours.

À la maison, "on a nos petites habitudes. Tous les jours on a les aides soignantes qui viennent. On n'a pas des kilomètres à faire pour aller le voir et se dire qu'il n'est pas bien là-bas", confie-t-elle.

Pour sécuriser son domicile, l'octogénaire a fait appel à une association qui aide les personnes âgées à débloquer des financements d'État pour financer des travaux d'aménagements.

Magdalana peut ainsi "bénéficier d'une aide de la maison départementale de l'autonomie (MDA), de l'Agence nationale de l’habitat (Anah) et de la complémentaire retraite", liste Aurélie Duphil, ergothérapeute de l'association Solidaires pour l'habitat (Soliha).

Financièrement, les deux retraités sont "largement gagnants" à rester chez eux après avoir sécurisé le domicile, assure la professionnelle. Selon la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), une chambre seule en Ehpad, habilité à l'aide sociale, coûte en moyenne plus de 1900 euros par mois.

Article original publié sur BFMTV.com