Réforme des retraites : la gauche s'insurge après le tirage au sort de la motion référendaire du RN

L'Assemblée nationale à Paris le 22 janvier 2023 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

La gauche qui avait déposé la première une telle disposition, dénonce un "choix scandaleux" de la Conférence des présidents.

Une décision fortement contestée par la gauche. Après un tirage au sort en Conférence des présidents, c'est la motion référendaire du Rassemblement national (RN) qui a été retenue, au profit de celle de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Cette disposition, qui permet d'organiser un référendum sur certains projets de lois, sera présentée lundi 6 février lors de l'ouverture des débats dans l'hémicycle sur la réforme des retraites.

Ce "choix [est] absolument scandaleux" a dénoncé André Chassaigne sur LCP. Le chef de file des députés communistes s'appuie sur la table analytique du règlement de l'Assemblée nationale. Celle-ci précise qu'une seule motion peut être "déposée". Les élus de la Nupes arguent qu'ils ont été les premiers à le faire. Dès lors, le dépôt de la disposition de l'extrême droite n'aurait pas dû être validé selon eux.

"Il n'y avait pas de précédent"

Cependant, l'article 122 du règlement de l'Assemblée nationale indique qu'une seule motion peut être "présentée". De fait, il ne précise "pas comment départager" les deux dispositions, explique l'entourage de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, à BFMTV.

Lequel indique également qu'il "n'y avait pas de précédent" d'un cas similaire. Et insiste sur une décision relevant de la Conférence des présidents, "qui a voté à la majorité", et non de Yaël Braun-Pivet.

Reste que ce choix met la gauche dans l'embarras. Elle pensait que sa motion serait retenue. Peu avant que la décision ne tombe, Jean-Luc Mélenchon avait fait le service après-vente du référendum depuis Marseille où il est présent pour manifester contre la réforme des retraites.

L'insoumis vantait une "issue démocratique et pacifique", expliquant que "le seul obstacle" à celle-ci est "Emmanuel Macron", le président de la République détenant le dernier mot sur ce sujet, même si les deux chambres du Parlement se prononcent favorablement.

Voilà désormais un autre obstacle pour la Nupes : est-elle prête à voter une disposition présentée par l'extrême droite ? Lorsque celle-ci avait voté des motions de censure de la gauche, la majorité ne s'était pas privée pour renvoyer ces deux familles politiques dos à dos.

Article original publié sur BFMTV.com

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