Recrutement des enseignants: Belloubet reconnaît des "difficultés dans certaines académies"

"Il est vrai qu'à Versailles et à Créteil, nous savons qu'il y a des difficultés de recrutement", a déclaré la ministre de l'Éducation nationale ce jeudi 9 mai sur franceinfo,

Nicole Belloubet se prépare déjà à devoir combler le manque d'enseignants du premier degré se profilant à la rentrée prochaine. "Oui, nous savons que nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants dans certaines académies", a reconnu ce jeudi 9 mai sur franceinfo la ministre de l'Éducation nationale, tout en précisant que "ce n'est pas vrai dans toutes les académies".

Avant même la tenue des épreuves d'admission dans les prochaines semaines, les résultats des épreuves écrites du concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) montrent que le nombre de candidats encore en lice dans ces deux académies est inférieur au nombre de postes à pourvoir.

Selon ces résultats partiels communiqués par le syndicat Snuipp-FSU et révélés par Le Parisien et franceinfo, le ratio de candidats par poste est inférieur à 1 alors qu'il est en moyenne de 1,46 sur l'ensemble du pays. À l'issue des écrits, il s'établissait à 0,71 à Créteil et à 0,60 à Versailles, contre 0,65 en 2023 dans ces deux académies. La situation est encore plus critique en Guyane, avec un ratio de 0,40 (0,45 l'année dernière).

A contrario, les académies de Strasbourg et de Poitiers font le plein de candidats admissibles avec respectivement 2,26 et 2,55 candidats par poste. Quant à l'académie de Paris, elle continue de voir le nombre de candidats admissibles s'effriter, avec un ratio de 1,35 candidat par poste (1,43 en 2023, 1,83 en 2022).

"Il est possible que cette académie ne fasse pas le plein à l’issue de l’admission et soit en tout état de cause dans l’incapacité de recruter une liste complémentaire suffisante", a estimé la porte-parole du Snuipp-FSU Guislaine David sur franceinfo.

Dans les académies éprouvant le plus de difficultés à recruter," bien entendu nous allons devoir recruter des personnels contractuels pour la rentrée prochaine", a indiqué Nicole Belloubet.

L'académie de Versailles a même pris les devants. Comme l'explique Le Parisien, elle a préféré ne pas attendre les résultats des épreuves d'admission pour constituer un contigent de professeurs contractuels, c'est-à-dire des personnels titulaires d'un bac +3 ne passant pas par la case des concours et brièvement formés avant de se retrouver face aux élèves.

Pour faire face au manque d'enseignants récurrent, Nicole Belloubet insiste sur la "réponse à long terme" du gouvernement et sur la réforme de la formation initiale des professeurs, censée entrée en vigueur dès la rentrée prochaine.

Celle-ci prévoit que le concours de recrutement pourra être passé par les titulaires d'un bac +3, et non plus seulement d'un bac +5. Les deux années après l'obtention du concours, les candidats seront formés en étant indemnisés 900 euros par mois la première année puis 1.800 euros par mois la seconde année.

Article original publié sur BFMTV.com