Reconnaissance d'un État palestinien: Gabriel Attal assure à son tour que ce n'est "pas un tabou"

Après les mots du président de la République sur la scène internationale, l'écho du chef du gouvernement devant les parlementaires. Gabriel Attal a répété les mots d'Emmanuel Macron ce mercredi 29 mai face aux sénateurs au sujet de la reconnaissance d'un État palestinien.

"La reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un tabou", a déclaré le Premier ministre interrogé sur la situation à Gaza par le président du groupe écologiste, solidarité et territoires au Sénat, Guillaume Gontard.

"Mais elle doit être utile à un processus qui doit aboutir à un cessez-le-feu", a précisé le locataire de Matignon.

Avoir un "impact"

Tandis que l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu mardi 28 mai l'existence d'un État palestinien, le Premier ministre a questionné de façon rhétorique les sénateurs: "Après la reconnaissance unilatérale par certains pays européens, qu'est-ce qui a changé le lendemain dans la situation que nous connaissons actuellement?"

"Notre responsabilité, c'est de mettre ce sujet-là au service d'un accord global que nous recherchons", a-t-il ajouté.

Et de conclure: "Reconnaître unilatéralement, sans que ça ne produise aucun impact diplomatique ou sur le front de la guerre, ça ne serait pas participer à trouver une solution".

De l'utilité, pas l'émotion

La veille, lors d'une chaotique séance des Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal avait esquivé la question de la cheffe des écologistes, Cyrielle Chatelain, sur ce sujet. Mais entre-temps, Emmanuel Macron a rappelé sa position.

Depuis plusieurs mois, le président de la République plaide pour une solution à deux États. Mais, mardi 28 mai, après que les députés de gauche ont pressé le gouvernement de se positionner clairement sur la reconnaissance, avant de brandir le drapeau rouge, vert, noir et blanc dans l'hémicycle, provoquant le tumulte, le président de la République a annoncé qu'il ne voulait pas agir sous le coup de l'"émotion".

Il a annoncé qu'il effectuera cette reconnaissance d'un État palestinien à "un moment où elle s'inscrit dans un processus dans lequel les États de la région et Israël se sont engagés et qui permet sur la base d'une réforme de l'Autorité palestinienne de produire un résultat utile."

Article original publié sur BFMTV.com