Vers un reconfinement ? Les différents scénarios étudiés par le gouvernement

L'Élysée accueillait un triple rendez-vous ce mercredi consacré à la réponse à apporter au Covid-19: un Conseil de défense sanitaire, un Conseil des ministres, puis un point-presse de Gabriel Attal. Il en ressort que si plusieurs pistes sont envisagées, le couvre-feu ne convainc pas.

Un simple maintien du couvre-feu à 18h qu'on hésite encore à enterrer mais qui ne semble pas franchement une option privilégiée, des scénarios pluriels à l'étude mais pas de décision, une enquête sur les variants dont on attend les résultats, et un exécutif qui réserve encore sa parole. Le Conseil de défense sanitaire tenu à l'Élysée dans la matinée de ce mercredi, le Conseil des ministres qui a pris le relais, puis la conférence de presse du porte-parole du gouvernement n'ont pas permis de se faire une religion quant à l'instauration prochaine ou non d'un nouveau confinement.

Toutefois, ces rendez-vous et les confidences recueillies par BFMTV jettent un nouvel éclairage sur l'état d'esprit et les positions d'un gouvernement qui s'attarde à la croisée des chemins dans la lutte contre le Covid-19.

Une inconnue persistante

"On ne joue pas au poker avec cette crise. Il faut prendre la décision le plus éclairée possible et qu’on se dise que c’est la bonne, et qui évitera d’avoir un effet ascenseur du variant qui nous contraigne à tout refermer", nous a glissé une source proche de l'exécutif.

Or, si le Conseil de défense sanitaire s'est étiré pendant 2h15, il n'a pas tranché dans le vif. Il faut dire que devant la circulation des variants, cette inconnue qui menace de déstabiliser les projections et les dispositifs en place, on est encore contraint à la spéculation.

Selon nos informations, les résultats de l'enquête flash en cours sur la prévalence de ces variants du Covid-19 dans les tests PCR réalisés en France n'arriveront pas avant dix jours. Par ailleurs, selon une précédente analyse de 1080 tests PCR positifs conduits entre le 11 et le 21 janvier dans huit sites de dépistage d'Île-de-France, le variant anglais représente désormais 10% des cas de contamination franciliens. D'où une incertitude persistante quant à la voie à suivre pour lutter au mieux contre la diffusion du Covid-19 sur le territoire: confinement strict comme au printemps, plus léger comme à l'automne, ou simple maintien d'un couvre-feu à 18h?

Le maintien du couvre-feu n'a pas la cote

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a confirmé à la presse sur les coups de 14h ce mercredi que toutes ces cartes étaient sur la table. "Nous envisageons plusieurs scénarios qui vont d'un maintien du cadre actuel avec le couvre-feu à 18 heures jusqu'à un confinement très serré", a-t-il notamment posé. Cependant, le maintien du couvre-feu à 18h ne semble pas une hypothèse bien fringante.

"Le couvre feu a été annoncé à 18h pour deux semaines, mais à ce stade nous sommes proches des deux semaines et son efficacité est relative. Le virus continue à progresser et les variants évoluent à un rythme important. Le maintien du cadre actuel paraît peu probable en effet aujourd’hui", a ainsi concédé Gabriel Attal.

Selon nos éléments, le gouvernement n'écarte cependant pas la possibilité d'un couvre-feu à 18h en semaine, accompagné d'un confinement le week-end.

Les vacances de février au centre des réflexions

Une piste semble tout de même se tracer plus nettement, et elle touche aux contours des vacances scolaires de février. L'éventualité de modifier les dates les bornant, et de fondre en une période unique les trois zones qui se répartissent en temps normal les académies, d'abord rejetée par Jean-Michel Blanquer, prend désormais de l'épaisseur.

"L'idée serait de faire des vacances de trois semaines d’un bloc, en empêchant les gens de changer de région. Mais ça, c’est l’option la plus dure", affirme une source au sein de l'exécutif.

Le chef de l'État songe aussi à renforcer les mesures aux frontières. Selon Gabriel Attal, il a ainsi demandé à "instruire deux scénarios". "D'abord, le durcissement des contrôles et des règles aux frontières extra-européennes. Ensuite, des sanctions pour les compagnies aériennes qui ne respecteraient pas les règles fixées, sanctions qui pourraient se traduire par une interdiction temporaire de travailler avec la France", a détaillé le porte-parole du gouvernement.

Personne au micro

Président de la République et chef du gouvernement entendent en tout cas garder le silence au maximum tant que la situation et leurs réflexions ne se sont pas décantées. Ainsi, Emmanuel Macron a repoussé la possibilité d'une allocution, ou d'une quelconque prise de parole, aux Français d'ici la fin de la semaine.

Gabriel Attal a estimé que Jean Castex pourrait faire une impasse similaire et s'abstenir de parler lors de la conférence de presse annoncée par le ministère de la Santé et organisée ce jeudi: "Ce qui est prévu à ce stade, c'est un point d'Olivier Véran sur la situation sanitaire et pour le reste nous vous tiendrons informés".

D'autres souhaitent pourtant que le Premier ministre intervienne. "Je pense que c’est important que le Premier ministre s’exprime, car il y a une petite musique qui dit que il y aurait deux lignes. Or, il n'y a pas deux lignes différentes", argue-t-on dans l'entourage du gouvernement.

Des lignes différentes peut-être pas, mais les voix ont pour le moment un peu de mal à s'accorder d'un jour à l'autre.

Article original publié sur BFMTV.com

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