Le Rassemblement national a remboursé tout son « prêt russe » et espère s’être ôté une épine du pied pour 2027

Marine Le Pen et Jordan Bardella photographiés samedi 16 septembre aux arènes de Beaucaire.
PASCAL GUYOT / AFP Marine Le Pen et Jordan Bardella photographiés samedi 16 septembre aux arènes de Beaucaire.

POLITIQUE - Samedi 16 septembre, devant un petit comité de journalistes réuni dans une auberge de Beaucaire (Gard), Jordan Bardella confie qu’il a « bon espoir » que le prêt russe contracté par le Rassemblement national (alors Front national) en 2014 soit remboursé « dans les jours ou dans les semaines qui viennent ». Ce mardi 19 septembre, le parti d’extrême droite annonce que c’est chose faite.

« Malgré une dernière échéance prévue le 20 décembre 2028, c’est avec une anticipation de 60 mois que le Rassemblement National a honoré le remboursement du solde de son prêt pour un montant de 6 088 784,00 euros -capital et intérêts inclus », se félicite la formation lepéniste, alors que le président du RN avait exprimé sa volonté de recouvrir la somme avant les prochaines élections européennes, qui auront lieu au mois de juin 2024.

« Ce remboursement anticipé a été permis par la politique d’économies, de restructuration de ses services, de renégociation de ses contrats menée depuis plusieurs années par le RN, par les résultats des élections législatives de juin 2022 et l’augmentation concomitante de la subvention annuelle de l’État au Rassemblement National », détaille la publication. Les résultats des législatives assurent en effet environ 10 millions d’euros par an au RN.

Le prêt du RN, un argument électoral pour ses opposants

Cité par Le Figaro, le trésorier du RN, Kevin Pfeffer ne cache pas sa satisfaction, notamment sur le plan électoral. « C’est un soulagement vu l’argument politique qu’était devenu ce simple prêt », explique le député de la Moselle, estimant que le remboursement du prêt a de quoi clore définitivement les procès en « poutinophilie » instruits au RN, y compris par Emmanuel Macron. Le chef de l’État avait notamment pointé la « dépendance » de Marine Le Pen à l’égard de Vladimir Poutine durant l’entre-deux tours de la présidentielle en raison de ce crédit.

« Quel autre argument fallacieux le système va-t-il maintenant trouver pour nous attaquer ? », ironise sur X (ex-Twitter) le député RN Alexandre Loubet, par ailleurs directeur de campagne du parti d’extrême droite pour les élections européennes. « On passe à autre chose… », abonde sur le même réseau social le maire RN de Perpignan, Louis Aliot. Une volonté de tourner rapidement la page qui s’explique par la nécessité de se débarrasser de ce boulet politique en vue de 2027 pour Marine Le Pen.

Est-ce que cela sera suffisant pour faire oublier les positions pro-russes du RN ? À voir, parce que la question de l’argent russe du parti d’extrême droite revient régulièrement dans l’actualité. La semaine dernière, Mediapart révélait un document montrant que Marine Le Pen avait sollicité en 2015 l’aide d’un oligarque proche de Vladimir Poutine.

À voir également sur Le HuffPost :

La crise des migrants à Lampedusa donne des maux de tête à Zemmour, Le Pen et l’extrême droite française

Pour la présidentielle 2027, Jordan Bardella promet de ne pas être le « Emmanuel Macron de Marine Le Pen »