Raquel Garrido répond à Jean-Luc Mélenchon qui l’accuse de vouloir « tuer le père »

Raquel Garrido répond à Jean-Luc Mélenchon qui l’accuse de vouloir « tuer le père ».
Reuters Raquel Garrido répond à Jean-Luc Mélenchon qui l’accuse de vouloir « tuer le père ».

POLITIQUE - L’insoumise des insoumis. Raquel Garrido continue de faire entendre sa voix dissidente. Après avoir affirmé que Jean-Luc Mélenchon dessert son mouvement depuis 2022, la députée de Seine-Saint-Denis enfonce le clou dans les colonnes de L’Obs ce dimanche 29 octobre et répond directement au triple candidat à la présidentielle.

Si elle refuse d’alimenter les « faux procès » faits aux membres de La France insoumise dans leur réaction à la guerre au Proche-Orient et appelle la NUPES à ne pas « surjouer les différences », Raquel Garrido pointe à nouveau les limites de l’organisation de son propre mouvement tenté par une vision « personnaliste du pouvoir. »

« Nous ne sommes pas un club de supporters. Certains ont peut-être cru à tort que notre organisation était incarnée et se résumait à la seule personne de notre candidat. Cette vision est incompatible avec la première ligne de notre programme : la VIe République », affirme notamment dans cet entretien celle qui ne se voit pas en « frondeuse », mais comme une « insoumise qui formule parfois des critiques sur les actions et les paroles » du chef.

« Je ne cherche aucun père de substitution “à tuer” »

Sur un plan plus personnel, Raquel Garrido, qui fut l’avocate de Jean-Luc Mélenchon, a manifestement peu goûté à une pique écrite par le leader des insoumis dans une de ses notes de blog le 22 octobre. Dans ce texte intitulé « Tuer le père », l’ancien député de Marseille reprochait à « Olivier Faure au PS et l’ex-chroniqueuse Raquel Garrido » de se joindre au « dispositif haineux » qui le « désigne comme cause de tous les problèmes ».

« Un autre de cet acabit aura manifesté un humour, pas très délicat dans le contexte, en se plaignant du fait qu’il n’est pas simple de “tuer le père”. Tout cela forme un paysage. J’y occupe une place spéciale puisqu’il s’agit de m’éliminer. Politiquement bien sûr… », écrivait encore Jean-Luc Mélenchon sur sa plateforme.

Réponse sèche de l’élue de Seine-Saint-Denis ce dimanche : « Dans sa note de blog, Jean-Luc Mélenchon dit que je voudrais “tuer le père.” J’en ai déjà un. Il s’appelle Guillermo Garrido. Au Chili, les fascistes ont précisément failli le tuer et l’ont contraint à quitter son pays après le coup d’État » de septembre 1973.

Raquel Garrido affirme ne chercher « aucun père de substitution “à tuer” », et souligne que ses « opinions politiques n’expriment aucun trouble œdipien. » « Je fais partie de ces femmes qui luttent contre le patriarcat », précise-t-elle encore, comme pour mettre à distance le choix sémantique de Jean-Luc Mélenchon.

Invité de l’émission Questions politiques (Radio France et Le Monde) ce dimanche, Manuel Bompard a réagi aux critiques émises par l’élue de Seine-Saint-Denis en expliquant que « sa querelle avec Jean-Luc Mélenchon ne sert pas ». Le coordinateur de La France insoumise a d’ailleurs précisé que Raquel Garrido serait bientôt entendue par le « bureau du groupe parlementaire » pour « lui demander des explications sur des pratiques et des prises de position qui sont les siennes ».

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