« Random Access Memories » de Daft Punk : autopsie d’un coup de génie

Capture d'écran du clip « Get Lucky », feat. Pharrell Williams et Nile Rodgers.    - Credit:YouTube
Capture d'écran du clip « Get Lucky », feat. Pharrell Williams et Nile Rodgers. - Credit:YouTube

Le 17 mai 2013, les Daft Punk publiaient leur quatrième album Random Access Memories, délaissant leur home studio pour des studios d'enregistrement classiques et remplaçant leurs sampleurs et boîtes à rythmes par des instrumentistes humains.

À l'époque, l'écho médiatique et le succès furent considérables, et il reçut cinq Grammy Awards, dont celui de « l'album de l'année ».

Mais Random Access Memories se voulait plus qu'une actualité musicale éphémère : les Daft Punk ont affiché leur ambition de l'inscrire dans la lignée de grands albums classiques, comme Dark Side of the Moon de Pink Floyd, Sgt. Pepper's des Beatles ou Thriller de Michael Jackson.

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Dix ans plus tard, l'anniversaire de sa sortie nous donne l'occasion de nous questionner avec plus de recul sur la place de cet album dans la musique populaire contemporaine.

Un album passéiste ?

Le rapport au passé musical exprimé dans cet album a suscité l'admiration de nombreux nostalgiques mais aussi le rejet de la critique moderniste, qui l'accusa de passéisme. Il est vrai que les Daft Punk s'inspirent volontiers de musiques des années 1970 et début des années 1980, juste avant l'avènement de l'ère numérique – l'époque de leur prime enfance.

Le titre Random Access Memories porte en lui toute l'ambiguïté du rapport que le duo, dont le succès s'est construit à l'époque où le Web se démocratisait, a toujours entretenu avec l'informatique. D'une part, il fait réfé [...] Lire la suite