Rachida Dati, une nouvelle ministre de la Culture mise en examen pour "corruption" et "trafic d'influence"

Rachida Dati succède à Rima Abdul-Malak au poste de ministre de la Culture. Une nomination annoncée alors que la maire du 7e arrondissement est mise en examen pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn.

Rachida Dati, une nouvelle ministre de la Culture mise en examen pour "corruption" et "trafic d'influence"

Une nouvelle ministre épinglée par la justice avant même son entrée en fonction. La nomination de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture du gouvernement Attal est une surprise à bien des égards. Une surprise politique alors que Rachida Dati fait d'ores et déjà face à la justice.

Elle est en effet mise en examen, depuis 2021, pour "corruption" et "trafic d'influence" par un juge d'instruction financier parisien. La maire du 7e arrondissement de Paris est soupçonnée d'avoir touché 900.000 euros sur trois ans (2009, 2010, 2011) de la part de Renault pour exercer une forme de lobbying au Parlement européen.

Si elle reconnaît avoir touché cet argent, Rachida Dati conteste avoir exercé une quelconque mission de lobbying à Bruxelles pour le compte de Renault. Il s'agissait, selon elle, d'honoraires pour une mission de conseil visant à favoriser le développement de Renault à l'international et, en particulier, au Moyen-Orient.

"La justice devient instrumentalisée pour un combat politique inavoué", avait-elle dénoncé à l'époque dans Le Parisien, assurant que "tout a toujours été déclaré et contrôlé" lorsqu'elle était eurodéputée.

Elle dément tout lobbying

À un tarif de 1.000 euros de l'heure, elle a reconnu avoir touché 300.000 euros par an (pour 300 heures de travail, soit deux mois/an) dans cette affaire. C'est la direction de Renault - celle qui avait succédé à Carlos Ghosn - qui avait signalé l'affaire à la justice. Dans un premier temps, Rachida Dati avait été placée sous le statut de témoin assisté avant d'être mise en examen.

Dans ce dossier, les investigations sont terminées depuis l'été dernier. Le Parquet national financier doit prendre des réquisitions dans les prochaines semaines et notamment requérir le renvoi de Rachida Dati devant un tribunal ou non. Ce sera ensuite au juge d'instruction de trancher.

En outre, la mairie du 7e arrondissement de Paris et le domicile de Rachida Dati ont été perquisitionnés l'an dernier dans le cadre de l'affaire dite de la libération de Tayeb Benabderrahmane. Ce dernier est un lobbyiste qui a été emprisonné au Qatar quelques mois avant d'être libéré, en échange d'un accord de confidentialité. Si Rachida Dati est soupçonnée d'avoir servi d'intermédiaire dans ce dossier et d'avoir potentiellement touché de l'argent, elle n'est pas mise en examen dans ce dossier.

Article original publié sur BFMTV.com

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