Rachel Khan : « Nous avons perdu le chemin de la République »

L'essayiste Rachel Khan entend « faire parler, débrider, libérer cette majorité silencieuse qui est outrée de ce qui peut se passer dans notre démocratie ».  - Credit:Castel Franck / Castel Franck/ABACA
L'essayiste Rachel Khan entend « faire parler, débrider, libérer cette majorité silencieuse qui est outrée de ce qui peut se passer dans notre démocratie ». - Credit:Castel Franck / Castel Franck/ABACA

« Sommes-nous à la hauteur de nos morts ? » C'est, en substance, la question à laquelle s'attache à répondre Rachel Khan, écrivaine et conseillère politique, dans son nouvel ouvrage Encore debout – la République à l'épreuve des mots.
Dans ce livre dédié à Arnaud Beltrame*, l'essayiste s'inscrit dans la continuité de son précédent ouvrage, Racée, et poursuit son combat pour l'égalité devant la loi, pour l'humanisme, pour une République universaliste. Des mots dans lesquels elle souhaite « réinjecter de l'incarnation ».

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Le Point : Votre ouvrage n'hésite pas à identifier vos adversaires idéologiques. Comment est-il né ?

Rachel Khan : Ce livre s'est complètement imposé à moi. À l'origine j'écrivais un roman, mais les mots d'une violence extrêmement rare de Dieudonné et de Médine m'ont beaucoup bousculée. Le problème n'était pas tant qu'ils s'attaquent à moi, mais que nos représentants aient tant de mal à se positionner par rapport à des choses qui me semblaient graves. C'est comme si nous ne parlions plus le même langage, comme si nous avions perdu le chemin de la République qui, normalement, est inscrit dans notre loi fondamentale. Dans ce contexte, ce livre est à la fois un pamphlet et une profession de foi dans la lignée de Racée. J'ai eu envie de continuer à décrire l'ensemble de cette France qui est désarmée pour se défendre face à une unité qui se délite.

Vous mettez en scène, pour cela [...] Lire la suite