Le rôle inattendu des plaquettes dans le développement du cancer

Les plaquettes, chargées de faire coaguler le sang, contribuent à la progression tumorale et à la formation de métastases. Des chercheurs ont découvert comment réduire le développement cancéreux sans risquer l'hémorragie.

Freiner la propagation d'une tumeur ? Deux équipes de scientifiques français ont mis sept années de leurs recherches à contribution de cette question. Les plaquettes, ou thrombocytes, sont des composants du sang qui veillent à la bonne coagulation au sein des vaisseaux sanguins. De précédentes études avaient déjà démontré leur rôle de protection vis-à-vis des cellules tumorales.

"Nous soupçonnions les plaquettes de favoriser la survie des cellules tumorales"

En effet, les plaquettes s'y lient et assurent le transport des cellules tumorales vers d'autres organes, contribuant à la formation de métastases. Spécialistes des plaquettes et des métastases ont collaboré pour trouver un moyen de réduire la progression de métastases chez des souris, tout en écartant le risque d'hémorragie que les antiplaquettaires classiques engendrent. Leurs résultats sont publiés dans la revue Nature Communications.

Le fait que les plaquettes protègent les cellules tumorales le long des vaisseaux sanguins était déjà connu. Mais la temporalité de cette protection ne l'était pas. Les biologistes se sont donc lancés dans la détermination des moments précis auxquels les plaquettes se lient à ces cellules. "Nous soupçonnions les plaquettes de favoriser la survie des cellules tumorales, même une fois les métastases établies hors des vaisseaux", raconte Jacky Goetz, spécialiste de la biomécanique des tumeurs et directeur de recherche à l’Institut national de santé et de la recherche médicale (Inserm).

Le dilemme de l'hémorragie

Les plaquettes sont essentielles pour éviter les hémorragies. Si elles sont retirées, les effets bénéfiques de la diminution du développement tumoral sont contrecarrés par un risque hémorragique très élevé. Ce dilemme thérapeutique a inspiré les spécialistes. Afin d'écarter ce risque, les deux équipes ont utilisé du glenzocimab, un anticorps inhibiteur des fonctions coagulantes d'une protéine liée aux plaquettes.

Grâce à cette méthode, déjà démontrée dans le traitement de[...]

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