On a réussi à faire évoluer la cellule qui contient le plus petit génome du monde !

Comment la cellule possédant le plus petit génome peut-elle faire face aux forces de l’évolution ? C’est la question que se sont posée le biologiste américain Jay T. Lennon et son équipe. Leur étude pourrait remettre en question la définition de la vie.

La complexité d'un génome se reflète dans le nombre de gènes qu'il contient, une quantité qui varie selon les espèces. En principe, l'organisme le plus simple est celui qui ne possède que le nombre minimum de gènes : ceux qui lui permettent de survivre et se reproduire dans un environnement donné. Les organismes dont le génome est rationalisé possèdent très peu de gènes, donc moins de cibles pour les mutations. Or, on sait que sans mutation, il n’y a pas d’évolution. Si un organisme ne supporte pas l'arrivée de mutations, alors cela limiterait sa capacité à évoluer et la sélection positive, et ainsi, les possibilités d'adaptation à un nouvel environnement. "La vie trouve toujours un chemin", selon la citation culte de Ian Malcom dans le film Jurassic Park). Alors, est-ce que la cellule minimale, la cellule artificielle dont le génome est le plus petit de tous les organismes cultivés en laboratoire, a trouvé le sien ?

Pour le savoir, le professeur de biologie Jay T. Lennon et son équipe de l’université de l'Indiana à Bloomington (Etats-Unis) ont décidé de mettre la cellule minimale Mycoplasma mycoides JCVI-syn3B au défi de l’évolution. Leur étude publiée dans Nature souligne l'intérêt d'étudier les organismes minimaux pour comprendre le fonctionnement des mécanismes essentiels au maintien de la vie, mais également pour découvrir de nouveaux processus vitaux.

La cellule minimale, un projet d’envergure pour les généticiens

En 2016, le célèbre biologiste et businessman Craig Venter présente Syn 3.0, le plus petit génome viable dans la nature. L'objectif est de comprendre le fonctionnement moléculaire et biologique de chacun des gènes d’une cellule en construisant un "génome minimal", contenant uniquement les gènes essentiels à la vie. Ses travaux, publiés dans la revue Science, ont abouti à la production d’un génome ne comportant que 473 gènes, pour un ADN d’une longueur de 531.000 paires de nucléotides, conçu à partir du génome de la bactérie Mycoplasma mycoides. C’es[...]

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