Résultats législatives: Gérald Darmanin en tête dans la 10e circonscription du Nord, talonné par le RN

Candidat dans la 10e circonscription du Nord, Gérald Darmanin connaît bien le territoire. L'actuel locataire de Beauvau, y a été élu député en 2012 et 2022, et maire de Tourcoing, son fief politique, en 2014 en 2020. Malgré cet ancrage local, il distance de peu ses concurrents ce dimanche 30 juin au premier tour des élections législatives anticipées, et obtient 36,03% des voix selon les résultats publiés par le ministère de l'Intérieur.

Gérald Darmanin devance de seulement 900 voix le candidat du Rassemblement national Bastien Verbrugghe (34,31%). La candidate du Nouveau Front populaire arrive troisième avec 24,83% des voix. En 2022, elle était parvenue à se hisser au second tour des élections législatives.

"Il faut rester mobiliser pour ces élections, car rien est fait", a réagi Gérald Darmanin dimanche soir, se positionnant comme un "protecteur parmi les autres". "J'appelle à tous les électeurs pour faire barrage au RN qui ne pourra qu'apporter de la difficulté à la France. Les gens du Nord seront dire non à la prétention très affichée du RN."

Ce n'est pas une surprise alors qu'aux élections européennes du 9 juin, la formation d'extrême droite est arrivée largement en tête dans la circonscription avec 35,5% des voix pour la liste de Jordan Bardella. La liste Renaissance de Valérie Hayer terminait en troisième place avec 14,8%, derrière la France insoumise de Manon Aubry à 15,1%.

Retour à l'Assemblée

Figure de la macronie depuis 2017, Gérald Darmanin a pris ses distances avec l'exécutif et le président pendant ces législatives. Sur son affiche de campagne, aucune trace du parti Renaissance. En cas de victoire, "je souhaite quitter le gouvernement et siéger à l'Assemblée nationale", expliquait-il sur BFM Grand Lille le 25 juin. Il a depuis nuancé ses déclarations, affirmant que si le camp présidentiel était majoritaire à l'Assemblée, il assurerait sa mission au moins jusqu'aux Jeux olympiques.

Revenir à l'Assemblée pour préparer la suite: voilà en résumé le projet du très politique ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron. D'abord nommé à Bercy comme ministre de l'Action et des Comptes publics, il avait en 2020 Beauvau. Sans pour autant se détourner de Tourcoing et de son département du Nord. La même année, il est réélu maire au premier tour avec plus de 60% des voix. S'il cède son siège à son adjointe, Gérald Darmanin reste conseiller municipal.

En janvier 2024 déjà, il expliquait vouloir quitter le ministère de l'Intérieur après les Jeux olympiques, "la fin d'un cycle", selon lui. Un projet précipité par la débâcle présidentielle aux élections européennes du 9 juin, et la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. "Il faut désormais comprendre pourquoi on a été battus aux européennes, comprendre qu'il y a des choses qui ne se sont pas bien passées", expliquait-il sur BFM Grand Lille.

À entendre Gérald Darmanin, la meilleure échelle pour comprendre les raisons de cet échec semble être celle de sa 10e circonscription du Nord.

2027 comme horizon

Gérald Darmanin a désormais en ligne de mire la présidentielle de 2027. "Ce qui m'intéresse ce n'est plus de regarder ce qu'il s'est passé en 2017 et 2022. Ce qui m'inquiète maintenant c'est ce qui se passera en 2027", confiait-il au Figaro en août 2023, en marge de sa première rentrée politique à Tourcoing.

Après 7 ans à l'Élysée, le macronisme, présenté en 2017 comme le dépassement du clivage gauche droite, n'est plus porteur. "La France est à droite", assurait encore le ministre de l'Intérieur au Figaro le 23 juin. "Il y a un espoir à reconstruire pour le peuple de droite et du centre, analyse Gérad Darmanin. Cette France du milieu est majoritaire."

Aujourd'hui, il est candidat pour "siéger", car "il faut préparer la suite", affirmait-il sur BFM Grand Lille. "À 40 ans, avec un peu d'expérience et une implantation solide dans mon territoire, je pense pouvoir apporter ma pierre à cette édifice." Reste trois années à l'ambitieux pour préparer la présidentielle, "sans doute les élections les plus importantes", dans ses mots.

Article original publié sur BFMTV.com