Réseau mobile 4G en France: des limites de débit persistantes pour les ruraux

L'UFC-Que choisir met en évidence “une inégalité territoriale extrêmement marquée
L'UFC-Que choisir met en évidence “une inégalité territoriale extrêmement marquée

RÉSEAUX - Malgré le réseau mobile 4G, 32% des consommateurs en zones rurales sont privés de “bon haut débit”, à savoir une connexion internet ayant un débit supérieur à 8 Mégabits par seconde, selon une étude de l’UFC-Que Choisir publiée ce jeudi 27 janvier.

L’association a lancé l’an dernier l’application mobile “Queldébit”, qui lui permet, sur la base des résultats compilés des utilisateurs, “d’établir des indicateurs permettant de faire la transparence sur la qualité des réseaux mobiles à l’échelle nationale, et des territoires”.

Selon l’UFC-Que Choisir, les chiffres sur le réseau mobile 4G mettent en évidence “une inégalité territoriale extrêmement marquée” puisque, dans les zones urbaines, les débits moyens sont 66% plus élevés qu’en zones rurales (55,3 Mbit/s contre 33,3 Mbit/s). Une carte de la couverture du réseau 4G en France est disponible ici.

Par ailleurs, 14,3% des débits relevés sont inférieurs à 3 Mbit/s, débit minimal pour accéder aux services de base de l’internet mobile, tandis que le “bon haut débit” défini par le gouvernement, à savoir un débit au moins égal à 8 Mbit/s, n’est pas atteint dans 25% des cas au niveau national et dans 32% des cas en zones rurales.

“Imposer une qualité de service minimale”

“N’acceptant pas que, près de 10 ans après le lancement de la 4G, un haut débit de qualité demeure encore chimérique pour de nombreux consommateurs, l’UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à enfin imposer aux opérateurs une qualité de service minimale permettant d’utiliser dans de bonnes conditions l’internet mobile, partout où la couverture mobile est prétendument assurée”, a fustigé l’association dans un communiqué.

Lancé en 2013, le Plan “France Très Haut Débit” doit permettre de couvrir l’intégralité du territoire français en très haut débit (débit supérieur à 30 Mbits/s) d’ici à 2022. Il représente un investissement total de 20 milliards d’euros publics et privés.

Le “New Deal Mobile”, accord signé en janvier 2018 entre le gouvernement, le régulateur des télécoms et les opérateurs, ambitionne de résorber d’ici à 2022 en France les “zones blanches-centres bourgs”, à savoir les territoires non couverts par des réseaux mobiles de dernière génération comme la 4G.

“D’énormes progrès ont été faits”

Après son élection en juin 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à “une accessibilité complète sous 2 ans”. Les territoires “profondément enclavés” où la 3G/4G est absente, se sentent “déclassés” et “les extrêmes” y “prospèrent” avait-il alors reconnu.

Pour répondre au sentiment d’abandon des zones rurales, le gouvernement avait établi en 2019 un agenda rural avec pas moins de 181 mesures dont l’une était la résorption des zones blanches de téléphonie mobile.

“1227 nouveaux pylônes” ont été mis en service depuis 2018, selon le ministère de la Cohésion des territoires, cité par Marianne. Aussi, d’après l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms, 80 % des infrastructures du réseau mobile ont basculé en 4G, dès la fin 2020, dans les zones qui n’y avaient pas accès trois ans plus tôt. “C’est le sujet où la progression a été la plus importante, commente auprès du média le directeur des maires ruraux de France. L’objectif de la résorption des zones blanches est loin d’être réglé, mais d’énormes progrès ont été faits.”

Ci-dessous la carte de la couverture du réseau 4G en France selon Data.gouv

Carte de couverture du réseau 4G en France (Photo: Capture Map.Datafrance)
Carte de couverture du réseau 4G en France (Photo: Capture Map.Datafrance)

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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