Le réseau électrique à la merci des malwares en Ukraine, peut-être aussi en France

Des informaticiens ont analysé deux attaques cybernétiques russes sur le réseau électrique ukrainien, en 2016 et 2022. Ils préviennent de la vulnérabilité de nos industries face à ce type de menace.

Le 20 juin 2024, avant le lever du jour, des bombardements russes ont une nouvelle fois endommagé des infrastructures électriques ukrainiennes, touchant notamment une centrale thermique. C’est la septième attaque russe sur des centrales électriques au cours des trois derniers mois et, depuis le début de la guerre, la moitié de la capacité énergétique de l’Ukraine a été détruite selon son président Volodymyr Zelensky.

Lire aussiGuerre en Ukraine : suivre les explosions en temps réel grâce aux données sismiques

En conséquence, quelques heures plus tard, les États-Unis ont pris la décision de donner la priorité à l’Ukraine concernant la livraison de missiles de défense antiaérienne. Le réseau électrique ukrainien a toujours été une cible prioritaire des russes.

Il l’est particulièrement par des attaques physiques aériennes depuis le début de la guerre, mais il est aussi ciblé, depuis l’invasion de la Crimée, en 2014, par un autre biais : des attaques cybernétiques.

La France, aussi, est vulnérable

En 2015, le groupe de pirates russe Sandworm corrompt le réseau électrique ukrainien en en prenant le contrôle à distance. Les choses se répètent en 2016 et 2022, à ce détail près que personne ne prend contrôle du réseau ; l’attaque se déroule de manière entièrement automatisée car elle est causée par l’activation, à distance, d’un logiciel malveillant (malware en anglais).

Des immeubles résidentiels lors d\'une panne partielle d\'électricité à Kiev le 5 juin 2024, à la suite de frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Des immeubles résidentiels lors d\'une panne partielle d\'électricité à Kiev le 5 juin 2024, à la suite de frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes.


Des immeubles résidentiels lors d'une panne partielle d'électricité à Kiev le 5 juin 2024, à la suite de frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Crédit Anatolii STEPANOV / AFP.

Une étude présentée au forum IEEE Symposium on Security and Privacy 2024, et détaillé sur le site de La Recherche, analyse ces menaces. Les malware Industroyer (celui utilisé en 2016) et Industroyer 2 (celui de 2022) y sont testés dans un environnement informatique isolé et sécurisé – un "bac à sable" dans le jargon informatique - par des doctorants de plusieurs universités américaines.

Lire aussiEn Ukrain[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi