République tchèque: un hôpital présente ses excuses après un avortement sur la mauvaise patiente
L'hôpital Bulovka de Prague, en République tchèque, a présenté ses excuses ce jeudi 4 avril à une patiente sur laquelle il a pratiqué la semaine dernière un avortement involontaire après l'avoir confondue avec une autre patiente.
Une des femmes, enceinte, s'était présentée à l'hôpital pour un contrôle régulier, tandis que l'autre était venue pour un curetage, une procédure d'ablation des tissus, qui est également une méthode d'interruption de grossesse.
Une confusion "tragique"
Les deux patientes sont d'origine asiatique et résident de manière permanente en République tchèque, ont indiqué les médias locaux. Le personnel de l'hôpital les a confondues et a pratiqué la procédure sur la patiente enceinte, qui a perdu son foetus.
"Malheureusement, il s'agit d'une erreur humaine, d'une défaillance humaine", a déclaré jeudi à la presse Jan Kvacek, directeur de l'hôpital Bulovka de Prague.
Il a souligné que l'hôpital était "profondément désolé" pour ce qu'il a qualifié de confusion "tragique" et a indiqué que l'institution avait offert une assistance psychologique et juridique à la patiente.
"Elle a sans aucun doute le droit de recevoir une compensation", a-t-il ajouté, estimant que la barrière linguistique a joué un rôle dans l'incident.
Michal Zikan, chef du département d'obstétrique et de gynécologie de l'hôpital, a déclaré que la patiente avait signé un document en tchèque qui, cependant, concernait l'autre patiente.
Un employé suspendu
"Trois jours plus tôt, la patiente a été informée en détail, en présence d'un interprète, de ce qu'elle allait subir, qu'il s'agissait simplement d'un contrôle", a déclaré Michal Zikan aux journalistes.
Il a ajouté que les chirurgiens n'avaient "aucune raison de penser qu'ils avaient affaire à une patiente différente". L'hôpital a suspendu un employé et ordonné à un autre de travailler sous la supervision d'un expert.
Ce cas ressemble à celui de Thi-Nho Vo, une Française d'origine vietnamienne, qui avait perdu son bébé en 1991 à la suite d'une erreur similaire survenue à Lyon.
Thi-Nho Vo avait déposé une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme, affirmant que l'hôpital avait commis un homicide involontaire. La Cour avait cependant statué en 2003 que l'avortement involontaire d'un foetus ne constituait pas un homicide involontaire, créant ainsi un précédent.