Réforme des retraites : des visuels de Renaissance moqués par la gauche finalement retouchés

Les visuels du compte Twitter des députés Renaissance  - BFMTV
Les visuels du compte Twitter des députés Renaissance - BFMTV

Plusieurs cas concrets de salariés ont été postés sur le compte Twitter de la majorité présidentielle pour défendre l'allongement de l'âge de départ à la retraite. Mais les exemples avancés sont jugés maladroits par plusieurs élus de la Nupes, à commencer par Fabien Roussel.

Une démarche qui se voulait pédagogue comme le souhaite Emmanuel Macron mais qui a fait un flop. Le compte Twitter des députés groupe Renaissance a diffusé ce jeudi une série de visuels (dont une partie a été corrigée) pour défendre la réforme des retraites. Mais les élus de gauche s'en sont emparés, pointant du doigt des exemples qui ne les convainquent guère.

Premier cas présenté par la majorité présidentielle : le cas d'Hélène. Cette dame, née en 1961, peut actuellement partir à la retraite à partir de 62 ans. D'ici 2030, en cas d'adoption de la réforme, l'âge de départ sera de 64 ans. La dame citée dans l'exemple fait partie de la première génération à être concernée par la réforme. Elle devra travailler finalement 62 ans et 3 mois.

"Et ils sont fiers" pour 2 années en plus et 75 euros

Grâce à la réforme, elle gagnera 1193 euros brut de pension contre 1 118 euros brut avant, soit une hausse de 75 euros brut. Une fois les cotisations sociales payées, cela représentera environ 60 euros net. La hausse sera similaire pour les personnes actives nées après 1968 qui devront, elles, travailler deux ans de plus.

De quoi susciter la colère de Fabien Roussel, le patron du parti communiste.

"Ils sont où les 1 200 euros minimum ?"

Même son de cloche du côté du député insoumis de Haute-Garonne Hadrien Clouet. "Ben, ils sont où les 1 200 euros minimum ?", s'est demandé l'économiste sur le réseau social.

Alors que les retraités actuels et les futurs retraités avec toutes leurs annuités devraient bénéficier de 1 200 euros minimum de pension, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, il faudra retrancher à cette somme les cotisations sociales. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement a évoqué "en pratique autour de 1170 euros net" lors de son point presse mercredi.

"Merci aux génies du groupe Renaissance"

Autre exemple avancé par les députés Renaissance : le cas de Myriam, caissière. Avec un début de carrière à 19 ans et un an d'interruption pour congé parental, l'hôtesse de caisse partira à 62 ans dans le cadre actuel du système de retraite. Avec la réforme, rien ne change pour elle, même si elle tombe désormais dans le dispositif des carrières longues.

Problème : si son métier est pénible de par les charges lourdes sur son tapis de caisse qu'elle doit régulièrement soulevé pour les scanner, Myriam ne rentre plus dans les critères de pénibilité que veut fixer le gouvernement.

De quoi pousser Aurélie Trouvé, députée insoumise et économiste à "remercier" sur le ton de l'ironie les "génies" du groupe Renaissance, soulignant que cette caissière partira "au même âge avant ou après la réforme".

Renaissance défend "des exemples concrets d'impact de la réforme"

Les branches professionnelles devront cependant identifier les métiers où il faut porter des charges lourdes et financer des actions de prévention et de reconversion grâce à un "fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle"

Certains visuels contiennent également des cas étonnants, comme le montre l'exemple de Delphine née en 1975 qui a cotisé "5 semestres avant 16 ans". Cette employée aurait donc travaillé à 13 ans - un âge qui nécessite une autorisation administrative des parents auprès de l'inspection du travail et qui concerne certains métiers très précis comme le mannequinat ou encore le cinéma.

Joint par BFMTV.com, le groupe Renaissance évoque une "faute de frappe" et a corrigé ce vendredi ce visuel. Il assure avoir voulu présenter "des exemples concrets d'impact de la réforme".

Emmanuel Macron a exhorté ce jeudi la majorité présidentielle à "ne pas être techno mais pédagogues". Élisabeth Borne a de son côté assuré vouloir "continuer de s'employer à convaincre" les Français.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Réforme des retraites : les actifs nés entre 1961 et 1973, première génération "sacrifiée"