Réforme des retraites: les renseignements attendent jusqu'à 800.000 manifestants ce samedi

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit au terme de la première semaine de débats à l'Assemblée nationale. Ce samedi aura lieu la 4e journée de manifestation, à l'appel des syndicats, pour dénoncer le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Dans une note du 9 février, que BFMTV a pu consulter, les policiers du renseignement territorial prévoient que 600.000 à 800.000 personnes participeront à la mobilisation contre la réforme des retraites au niveau national, pour 240 actions annoncées. Ils attendent 90.000 à 120.000 manifestants à Paris, 22.500 à Bordeaux et Nantes, 19.500 à Caen et 17.500 à Montpellier.

Diversification des profils

Les trois premières mobilisations ont réuni sans beaucoup d'incidents entre 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur (2 millions selon les organisateurs), mardi et 1,27 million (2,5 millions selon les organisateurs) le 31 janvier. Ce samedi, les syndicats espèrent mobiliser ceux qui ne peuvent pas faire grève en semaine.

Les renseignements territoriaux anticipent de fait une diversification des profils des personnes mobilisées, avec une hausse de la participation des professions ne disposant pas du droit de grève, comme les policiers ou les magistrats, et des personnes habituellement réquisitionnées, comme le personnel hospitalier, les contrôleurs aériens ou les agents du secteur du nucléaire. Peu de jeunes sont attendus dans les cortèges.

Une hausse de la radicalité en région?

Les services de police s'attendent à une montée de la radicalité dans les cortèges en région. A Nantes, ils jugent les risques d'incidents élevés en raison de manifestants liés à des groupes antifas. Ils redoutent également des débordements à Bordeaux, Lyon, Grenoble, Rennes et Brest mais ne mentionnent pas de risques particuliers à Paris.

Emmanuel Macron a dit dans la nuit de jeudi à vendredi compter sur "l'esprit de responsabilité" des syndicats pour que leur mouvement contre sa réforme très contestée des retraites ne bloquent pas "la vie du reste du pays".

"Je souhaite d'abord que le travail puisse se poursuivre au Parlement", "c'est ainsi que la démocratie doit fonctionner", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.

"Il y a ensuite des manifestations et des mouvements de grève qui continueront de s'organiser dans un cadre qui est prévu par la Constitution", a poursuivi le Président.

"Je sais pouvoir compter sur l'esprit de responsabilité de leurs organisateurs pour que la contestation et les désaccords puissent s'exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays", a-t-il affirmé.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 16 février. Elle présentera samedi lors d'une conférence de presse à la Bourse du travail à Paris son plan de bataille pour la suite, avec notamment une journée de mobilisation le 7 mars, au sortir des vacances scolaires, et une "initiative particulière le 8, en lien avec la journée internationale des droits des femmes", selon Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT.

Article original publié sur BFMTV.com