Réforme des retraites: Mathilde Panot juge que "la macronie doit apprendre à perdre"

La cheffe de file des députés insoumis estime que la majorité a "peur de perdre le vote" sur la proposition de loi Liot, alors que la mesure d'abrogation du report de l'âge légal de départ à la retraite pourrait être déclarée irrecevable au titre de l'article 40 par Yaël Braun-Pivet.

Le jour J se rapproche et les oppositions mettent la pression. Invitée de BFMTV mardi soir, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, a estimé que "la macronie doit apprendre à perdre", avant l'examen ce jeudi à l'Assemblée de la proposition de loi Liot, consistant notamment à revenir sur l'abrogation de l'âge légal de départ à la retraite, prévu par la réforme de l'exécutif.

Cette mesure a été supprimée par la majorité et certains députés Les Républicains lors de son passage en commission des affaires sociales mercredi dernier. Si elle fait l'objet de plusieurs amendements de réintroduction de la part des oppositions, ces derniers devraient être déclarés irrecevables par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, au titre de l'article 40 de la Constitution.

"Ils savent qu'ils vont perdre le vote"

Cette disposition précise que les propositions et amendements des parlementaires ne sont pas recevables s'ils entraînent une diminution des recettes ou un alourdissement des charges publiques. En ce sens, le camp présidentiel qualifie depuis des semaines le texte Liot d'"inconstitutionnel", soulignant qu'il créerait un déficit de "15 milliards d'euros en 2030", en se privant de la mesure d'âge de la réforme des retraites.

"Pourquoi est-ce qu'ils manœuvrent autant pour la niche (parlementaire) de jeudi? Ils manœuvrent parce qu'ils savent qu'ils vont perdre le vote", a accusé Mathilde Panot. "Nous sommes mardi, ils ont déjà perdu trois votes, deux lundi, et un mardi, sur des lois de règlement budgétaire", a pointé la députée insoumise du Val-de-Marne, avant de conclure:

"La Macronie doit apprendre à perdre".

Surtout, les oppositions ont "proposé beaucoup de formulations", dans leurs amendements de réintroduction de la mesure d'abrogation, a-t-elle relevé, assurant que "nous savons pour plusieurs de ces formulations qu'elles sont recevables". Si Yaël Braun-Pivet estime le contraire, Mathilde Panot est favorable au dépôt d'une motion de censure.

Article original publié sur BFMTV.com

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