Récompensé par le prix Balzan, le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin a fait avancer sa discipline de façon spectaculaire

Premier paléoanthropologue distingué par la prestigieuse fondation Balzan, Jean-Jacques Hublin, découvreur du plus ancien des Homo sapiens, est aussi distingué pour avoir révolutionné les méthodes de sa discipline lors de son passage à l'Institut Max Planck de Leipzig.

Le Français Jean-Jacques Hublin est le premier dans sa discipline, la paléoanthropologie - l'étude de nos ancêtres humains et préhumains - à se voir discerner le prix Balzan. Cette fondation internationale distingue depuis 1961 des scientifiques éminents, ainsi que des personnalités des domaines de l'art et de la culture. Après le mathématicien Andreï Kolmogorv, le découvreur de la danse des abeilles Karl von Frisch, l'abbé Pierre, le zoologue Ernst Mayr, le climatologue Claude Lorius ou le spécialiste de neurosciences cognitives Jean-Pierre Changeux, le titulaire de la chaire de paléoanthropologie internationale du Collège de France accède à un cercle à la renommée enviée et à la bourse bien garnie.

Une bourse qui permettra de financer les travaux de jeunes scientifiques

Ce sont 750.000 francs suisses (783.734,35 euros) qu'il recevra. Pour financer ses projets, il a l'embarras du choix : dire lesquels en priorité, "c'est un peu prématuré", plaisante t-il auprès de Sciences et Avenir, tout en réfléchissant à voix haute. Il pourrait retourner au Maroc, dont il a extrait le plus vieil Homo sapiens (-300.000 ans) ? Ou du coté de l'Europe de l'est, où il a trouvé la trace de l'un des premier H. sapiens débarqué en Europe, creusant peut-être, à la recherche des ancêtres de ces premiers européens, jusqu'au proche orient ? Ou encore au Tibet dont il a tiré un des morceaux les plus complets de ces mystérieux cousins dénisoviens ?

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Jean-Jacques Hublin pourrait aussi consacrer cet argent à développer une discipline qui le passionne, la paléoprotéomique, l'étude des protéines très anciennes, qui livre des informations inédites sur les occupants des grottes à partir des traces qu'ils ont laissé dans le sol. Et le scientifique "se réjouit à l'avance de ce que cet argent permettra à de jeunes scientifiques (dont il soutient thèses et travaux, ndlr) d'accomplir".

Ses "dadas" sont le[...]

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