Le réchauffement climatique rend les champignons pathogènes plus dangereux pour les humains

Les scientifiques craignent depuis longtemps que la hausse des températures, due au changement climatique, ne rende les champignons plus dangereux pour l’être humain, écrit Science. Aujourd’hui, cette inquiétude est devenue réalité : des travaux de recherche, qui ont donné lieu à un article publié dans la revue spécialisée Nature Microbiology, émettent l’hypothèse qu’avec le réchauffement climatique, ces pathogènes deviendraient plus virulents, avec une capacité augmentée d’infecter les humains, et plus dangereux, car plus agressifs.

En étudiant des échantillons de sang provenant de 96 patients hospitalisés pour une infection fongique dans des hôpitaux chinois entre 2009 et 2019, les microbiologistes de l’institut de microbiologie de l’Académie chinoise des sciences qui ont mené cette étude ont découvert un champignon, plus précisément une levure, qu’on ne savait pas capable d’infecter l’homme : Rhodosporidiobolus fluvialis. Celle-ci s’est avérée résistante aux médicaments antifongiques les plus couramment utilisés, le fluconazole et la caspofungine.

Redoutable et invincible

Puis les chercheurs se sont livrés à des expériences en laboratoire qui ont confirmé la capacité de cette levure à infecter des mammifères. Ils ont aussi remarqué que cultivée à une température de 37 °C, elle mutait et devenait plus agressive que lorsqu’elle était cultivée à 25 °C. En outre, la levure devient alors encore moins sensible aux médicaments. Ceci explique pourquoi l’infection par Rhodosporidiobolus fluvialis avait été la cause de la mort des deux patients qui en étaient porteurs. Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’une fois dans le sang des patients, à la température moyenne de 37 °C, Rhodosporidiobolus fluvialis devient redoutable et invincible.

Mais ce n’est pas tout. “Si les champignons réagissent à la chaleur des mammifères par des changements dans leur matériel génétique, on peut prédire que des événements similaires se produiront pendant les journées très chaudes”, a expliqué à Science Arturo Casadevall, chercheur à l’université Johns-Hopkins. Et David Denning, chercheur en maladies infectieuses à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne, de commenter :

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