"Ce qu'on a construit est déjà détruit": Mélenchon estime qu'"il n'y a plus de Nupes"

Le leader insoumis évoque une nouvelle fois la fin de la Nupes. Renvoyant la responsabilité aux autres forces de gauche, il se projette déjà sur un duel entre le Rassemblement national et La France insoumise.

Une pièce de plus dans une machine qu'il alimente déjà depuis quelques semaines. À l'occasion d'une réunion publique à Rochefort (Charente-Maritime), Jean-Luc Mélenchon a estimé explicitement ce jeudi qu'"il n'y a plus de Nupes", renvoyant une nouvelle fois la responsabilité d'une fin de l'alliance aux autres partis de gauche, dont il dénonce les "gamineries" et "enfantillages".

"J'admets que ce qu’on a construit est déjà détruit", a déclaré le triple candidat à la présidentielle. Tout en prétendant ne pas connaître le motif selon lequel cette coalition formée aux dernières législatives serait terminée. Une façon de mettre en cause ses partenaires d'hier.

Les socialistes mis en cause

L'insoumis ne les épargne pas et vise plus particulièrement les socialistes. Allié le plus solide de LFI au sein de la Nupes pendant plusieurs mois, ils ont finalement voté un "moratoire" sur leur participation à l'intergroupe de l'alliance, après fortes tensions notamment autour de la guerre entre le Hamas et Israël.

Au passage, Olivier Faure avait dénoncé plus largement "la méthode Mélenchon", et appelé à un "fonctionnement démocratique" de la Nupes. En pointant également plusieurs désaccords successifs, que ce soit sur la stratégie à mener lors de la réforme des retraites ou les émeutes de cet été.

L'intéressé fait mine de ne pas les voir et se garde bien de prendre quelconque responsabilité. "D'habitude, si vous suspendez, vous dites jusqu'à quand. Là non. Et vous dîtes pourquoi. Là non-plus. Et vous dites, on va en parler. Là non-plus", a-t-il déclaré à Rochefort, avant d'insister:

"Je ne peux pas vous dire pour quelle raison, ils ont fait un moratoire, je ne le sais pas."

"Pourquoi détruire quelque chose que j'ai aidé à créer?"

À ceux qui le soupçonneraient de vouloir mettre fin à une alliance qui pourrait lui glisser entre les mains, le tribun de 71 ans a rétorqué:

"Pourquoi je vais détruire quelque chose que j’ai aidé à créer avec d’autres? (...) Qu’est-ce que ça veut dire cette histoire-là? Qui est-ce qui peut croire que notre passion est de contrôler les autres? Le mouvement insoumis est le contraire de ça. Ça s'appelle insoumis pour ça."

Jean-Luc Mélenchon veut pour preuve de sa bonne volonté l'idée d'une liste commune de la gauche aux élections européennes, poussée, sans succès, par les insoumis pendant plusieurs mois. Ciblant cette fois-ci, les écologistes, il a déclaré:

"On a proposé que ce soit un vert qui ait la tête de liste. Celui ou celle qu’ils veulent. Qu’est-ce qu'on peut faire de mieux?"

Mélenchon se projette sur un duel entre LFI et le RN

Si les forces de gauche partent en ordre dispersé lors des prochaines échéances électorales, "les Français trancheront", a jugé Jean-Luc Mélenchon, présentant LFI comme l'incarnation du "programme partagé" signé lors des accords de la Nupes.

L'ancien ministre délégué à l'Enseignement professionnel a sa petite idée de l'épilogue de cette histoire.

"Nous allons affronter et battre le Front national, parce que vous savez comme moi qu’à la fin c’est entre eux et nous que ça va se passer".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - ÉDITO - Pourquoi la Nupes est au bord de l'implosion?