Qui étaient Arnaud Garcia et Fabrice Moello, les deux victimes de l'attaque d'un fourgon dans l'Eure ?

Après l’attaque d’un convoi pénitentiaire mardi, dans l’Eure, deux agents de prison sont morts et trois autres sont blessés, dont un toujours dans un état grave.

Ce 14 mai, un médecin légiste était à l'œuvre sur les lieux de l'attaque à la voiture-bélier au péage d'Incarville (Eure) (ALAIN JOCARD / AFP)
Ce 14 mai, un médecin légiste était à l'œuvre sur les lieux de l'attaque à la voiture-bélier au péage d'Incarville (Eure) (ALAIN JOCARD / AFP)

Ils s'appelaient Arnaud Garcia et Fabrice Moello. Ces deux agents pénitentiaires ont été tués par balle mardi matin, lors de l’attaque d’un convoi pénitentiaire sur l’A154 (Eure) à hauteur du péage d'Incarville. Une attaque, qui a fait trois autres blessés parmi les forces de l'ordre, menée par plusieurs assaillants armés dans le but de libérer Mohamed Amra, détenu connu pour des affaires liées à des vols, à des trafics de stupéfiant et évoqué dans une affaire de tentative d'assassinat d'un Français à Marbella (Espagne).

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Fabrice Moello, 52 ans, était "capitaine dans l’administration pénitentiaire depuis 1996", pacsé et père de jumeaux, a indiqué Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris, lors d'une conférence de presse. Ses deux enfants doivent fêter "leur 21e anniversaire dans deux jours", a précisé le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti mardi soir.

La seconde victime est le surveillant brigadier Arnaud Garcia, 34 ans, qui travaillait dans l'administration pénitentiaire depuis 2009 et venait de rejoindre le service du PREJ (pôle régional des extractions judiciaires) de Caen. Il était marié et attendait la naissance d’un enfant. Originaire de Blangy-le-Château (Calvados), l’agent laisse derrière lui "une femme enceinte de cinq mois" et aussi "des parents et des amis", a ajouté le garde des Sceaux.

La procureure de Paris a déclaré que tous les agents pénitentiaires étaient armés et que "certains ont pu faire usage de leur arme de service".

Sur Facebook, le maire de Blangy-le-Château a rendu hommage à l’ancien gendarme de sa commune : "Il est arrivé à l'âge de 10 ans à l'école de Blangy, je peux en témoigner nous étions dans la même classe... Depuis son jeune âge, Arnaud était attiré par l'engagement auprès des forces de l'ordre, il détestait l'injustice et a choisi une carrière en centre pénitentiaire."

Le père d’Arnaud Garcia a exprimé sa colère dans une interview au Parisien. "Je sais juste qu’Arnaud ne devait pas effectuer ce trajet et qu’il a remplacé l’un de ses collègues au pied levé", a confié Dominique Garcia, pétri d’interrogations sur les circonstances du drame.

"J’ai moi-même été gendarme mobile, j’ai connu la dureté des zones de conflit (…), La mort était là, elle rôdait et frappait au hasard (…). Mais là, il n’y a pas eu de hasard. Mon fils a été assassiné ! Ce guet-apens a été travaillé, préparé, prémédité."Dominique Garcia, père d'Arnaud Garcia, tué dans l'attaque du fourgon

Trois agents pénitentiaires sont encore blessés, respectivement âgés de 48, 52 et 55 ans, tous pères de famille. L’un d’eux se trouve encore dans un état grave, avec un pronostic vital engagé. La police judiciaire de Rouen et l’OCLCO (Office central de lutte contre la criminalité organisée) ont été chargés des investigations.