Qui est Éric Coquerel, nouveau président de la commission des finances ?

La nomination d'Éric Coquerel à la présidence de la commission des Finances embarrasse la majorité comme l'opposition.

Après avoir été choisi par la coalition de gauche pour être candidat à la commission des Finances, Éric Coquerel a été élu par le députés pour occuper ce poste hautement stratégique. Retour sur le parcours de ce fidèle de Jean-Luc Mélenchon.

C'est une victoire pour la Nupes. Après des résultats moins bons qu'attendus lors des élections législatives, la coalition de gauche peut se satisfaire d'avoir obtenu la présidence de la commission des Finances face aux autres groupes de l'opposition. Ce poste hautement stratégique vos donc être occupé par le membre de La France insoumise Éric Coquerel, fidèle allié de Jean-Luc Mélenchon. Retour sur son parcours.

Né à Courbevoie en 1958, Éric Coquerel est engagé depuis son plus jeune âge puisqu'il manifeste à l'âge de 14 ans avec le foulard noir de l'anarchie sur son visage contre la loi Debré, considérée comme "l'assassinat de l'école publique" par la gauche. À l'âge de 22 ans, le 10 mai 1981, il se trouvait place de la Bastille pour célébrer la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle.

Passionné de voile

En 1983, ce passionné de voile qui a déjà navigué sur toutes les côtés françaises sur un voilier passe le bac en candidat libre, rejoint la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et entame des études d'histoire. Parallèlement, il crée l'agence de communication Effets Mer, se chargeant notamment de la communication du Vendée Globe puis de skippers.

S'il aurait sans doute pu mener une très belle carrière dans le milieu de la voile, "il militait à la LCR et négociait avec les entreprises et les patrons, pas forcément les plus à gauche de l'échiquier", raconte à Libération la célèbre navigatrice avec qui il a collaboré Isabelle Autissier mais "quand il est monté en puissance en politique, les sponsors ont toussé." En 1998, il quitte la LCR et décide de s'investir en politique quelques années plus tard, en 2003, en fondant le Mouvement pour une alternative républicaines et sociale (Mars), dont il est l'un des quatre secrétaires nationaux, et s'investit en 2005 dans la campagne du "non" de gauche au projet de traité constitutionnel européen. Au cours de cette bataille, il se fait remarquer grâce à ses qualités d’orateur mais surtout d'argumentation.

"Un peu melonné"

Mais c'est en 2008 qu'il participe à la création du Parti de Gauche , parti co-fondé par Jean-Luc Mélenchon, "adhère à fond au collectif" et en devient le secrétaire national aux relations extérieures. En 2010, il est élu conseiller régional en Ile-de-France et devient le conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon lors de sa campagne présidentielle de 2012. Dans la foulée, il est candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription de la Corrèze mais essuie un revers. Habituellement salué pour son humilité, son dévouement et son abnégation, ses amis le trouvent "un peu melonné" depuis qu'il travail aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et qu'on parle de lui comme tête de liste aux européennes, indiquaient-ils à Libération.

Il devient par la suite coordinateur général du Front de gauche puis est candidat du parti, qui devient par la suite La France insoumise, aux législatives de 2017 et l'emporte cette fois-ci au second tour face au candidat LREM Sébastien Ménard dans la 1re circonscription de Seine Saint-Denis. À plusieurs reprises, ce père de famille de 2 enfants est intervenu pour manifester contre des évacuations d'immigrés clandestins. Suite à ces actions, il avait été visé par une agression du groupuscule d'extrême-droite Action Française, qui l'avait "entarté" avec une assiette de mousse à raser.

Depuis plusieurs années, il se montre comme un farouche opposant à Emmanuel Macron et sa politique, notamment concernant la mise en place du pass sanitaire, qu'il jugeait "autoritaire et arbitraire". Nul doute que sa nomination à la présidence de la commission des Finances ne ravit pas forcément le chef de l'État.

VIDÉO - Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis: "Ce n'est pas le président qui nous exclut, mais la Nupes qui ne souhaite pas gouverner le pays sur le programme de Monsieur Macron"