Qui a inventé la grève ?

La grève contre la réforme des retraites démarre jeudi 19 janvier. Mais d’où vient cette expression et qui ont été les premiers à cesser le travail pour faire entendre leurs revendications ?

Jeudi 19 janvier marque le premier jour du mouvement de grève contre la réforme des retraites. La mobilisation, très suivie, pourrait être la première d’une longue série. Mais qui ont été les premiers à cesser volontairement et collectivement le travail dans un but revendicatif ?

Le nom “grève” est tiré du latin “grava” qui signifie “gravier”, précise un blog de l’Institut Voltaire, le site en ligne de formation à l’orthographe. Au sens premier du terme, le dictionnaire Le Robert définit ce mot comme un “terrain plat formé de sables et de graviers, situé au bord de la mer ou d'un cours d'eau”. Avant qu’il ne soit pavé, un quai parisien s'appelait "Quai de Grève". Il est alors utilisé pour décharger les marchandises des bateaux naviguant sur la Seine. C'est en 1803 qu'il est rebaptisé quai de l’Hôtel de Ville.

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Non loin de là, se trouve la place de l’Hôtel de Ville, ex place de Grève, où se vend à l’époque les marchandises débarquées. Les hommes qui recherchent un moyen de gagner de l’argent s’y rendent pour se faire embaucher sur le marché : “ils font grève”. L’expression prend un nouveau tournant au XIXème siècle quand les ouvriers s’y rassemblent pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires. “Faire grève” devient alors synonyme de cessation collective du travail pour revendiquer quelque chose. Voilà pour l’expression française.

Déjà des grèves du temps des Égyptiens

Mais à quand remonte la première grève ? Le Larousse explique que la plus ancienne grève connue “est probablement celle de Thèbes, en Égypte” en 2100 avant J.-C. Les serviteurs auraient stoppé leur activité pour obtenir du gouverneur Psarou deux galettes quotidiennes supplémentaires par jour. Plus tard, sous Ramsès II, au XIIème siècle avant J-C, ceux qui construisent les tombeaux des pharaons cessent le travail pour appuyer leurs revendications.

Au Moyen-Age, une catégorie d’artisans et d’ouvriers profitent de leur monopole pour défendre leurs intérêts. La pratique est ensuite étendue à plusieurs corporations avant que la loi Le Chapelier de juillet 1791 n'interdise les coalitions de citoyens. La grève devient illégale. Malgré tout, des grèves avec des revendications salariales continuent d'éclater. Le terme est d'ailleurs confondu avec les émeutes.

Malgré l’essor du syndicalisme dans les années 1900, il faut attendre 1946 pour que le droit de grève devienne un droit constitutionnel en France. Il est désormais reconnu à tous les salariés, sous certaines conditions.

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