Quelles règles fixer pour l'utilisation de l'intelligence artificielle ? C'est le casse-tête des 27

L'Union européenne risque d'aller trop loin et trop vite sur la question de la réglementation de l'intelligence artificielle. C'est ce qu'affirme le ministre irlandais du Commerce. Lors du sommet international d'Euronews sur l'IA, il a mis en garde sur le risque de se précipiter tête baissée dans des lois.

"Nous devons être prudents", a dit Simon Coveney, ministre irlandais des Affaires, du Commerce et de l'Emploi. "Il ne s'agit pas seulement de faire les choses à temps. Il est également plus important que ce soit bien fait, et je pense que le danger ici est que nous essayons peut-être d'en faire trop, et que nous découvrions que les définitions et les garde-fous que nous mettons en place sont peut-être obsolètes en quelques mois, voire en quelques années. Mais je pense que ce serait une erreur d'essayer d'en faire trop, trop vite, dans le contexte d'une technologie qui évolue à un tel rythme."

Une position finale sur l'AI Act de l'UE, comme on l'appelle, est actuellement négociée entre les institutions de l'Union, et un accord est attendu avant la fin de l'année.

Mais tout le monde n'est pas d'accord avec son contenu.

Les représentants de l'industrie ont souvent déclaré que l'UE pourrait sur-réglementer l'intelligence artificielle.

La vice-présidente de la Commission européenne assure que ce n'est pas le cas :

"Je pense que nous en savons maintenant beaucoup sur les risques potentiels découlant de certaines parties ou technologies de l'IA, a déclaré Věra Jourová, et c'est pourquoi nous présentons un texte législatif, la loi sur l'IA, qui, à mon avis, est proportionné et nécessaire."

Le sommet, qui rassemblait des professionnels de l'IA, a abordé certaines des questions les plus controversées de la loi européenne sur cette technologie, notamment l'utilisation de la reconnaissance faciale.

Le Parlement européen souhaite des règles strictes sur son utilisation, tandis que les gouvernements de l'UE veulent des exemptions pour les forces de l'ordre.