Quatre questions sur le mystérieux "syndrome de La Havane" qui touche des diplomates américains à Paris et Genève

L'ambassade américaine à Paris.  - Thomas Samson
L'ambassade américaine à Paris. - Thomas Samson

Les diplomates de Washington sont loin d'être les seuls concernés. Selon le Wall Street Journal, le "syndrome de La Havane" a également affecté des diplomates américains à Genève mais aussi à Paris.

Au total ce sont près de 200 personnes - des diplomates, personnels d'ambassade ou encore des membres de leurs familles - qui ont été touchés par ce mal mystérieux depuis 2020.

• Pourquoi ce nom?

Le nom de cet incident de santé tire son origine du pays où il est survenu. Des diplomates américains et canadiens basés à Cuba ont fait état à partir de 2016 de plusieurs maux.

Les premiers touchés ont été des employés du consultat américain. Depuis des cas ont été signalés parmi le personnel diplomatique de nombreux pays. La Chine, la Russie, l'Allemagne ou encore l'Australie ont rapporté ce "syndrome de La Havane" parmi leurs corps diplomatique.

• Quels symptômes?

Les témoignages de diplomates affectés par ce syndrome font état d'un nombre de symptômes communs: malaises inexpliqués, sensation de vertige, nausées, migraines, acouphènes mais aussi troubles de la vision et de l'élocution. Des lésions cérébrales ont été aussi diagnostiquées.

À Paris, de hauts diplomates ont informé le personnel qu'un cas suspect avait été rapporté et que toute personne présentant des symptômes similaires à ceux précités devait se manifester. Une personne en mission diplomatique - on ignore si elle se trouvait à Genève ou à Paris - a d'ailleurs été récemment évacuée vers les États-Unis pour y être soignée.

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• Quelle est l'origine de cette maladie?

Attaques par des ondes radio, hystérie collective due au stress, effet des produits chimiques pulvérisés contre les moustiques: diverses hypothèses ont été évoquées par les scientifiques, sans parvenir à une conclusion définitive.

Les autorités américaines soutiennent la première piste et s'appuyent notamment sur les recherches menées par l'Académie des sciences de Washington. L'institut avait conclu fin novembre à l'hypothèse d'ondes basses fréquences pouvant affecter le comportement des personnels.

Cette thèse est toutefois remise en cause par certains scientifiques, qui jugent improbable une cause commune pour tous les cas signalés.

• Quelle réaction des États concernés?

Le ministère canadien des Affaires étrangères a assuré en décembre dernier "prend(re) très au sérieux la santé, la sûreté et la sécurité des Canadiens" et "continue(r) de surveiller la santé et la sécurité de son personnel diplomatique en poste à La Havane".

En novembre dernier, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est engagé à "faire toute la lumière" sur le sujet, nommant au passage deux diplomates pour coordonner la réponse du département d'Etat et s'assurer que tout Américain signalant des symptômes reçoive une prise en charge médicale appropriée.

Les autorités cubaines, elles, nient toute malveillance. "Ni la police cubaine, ni le FBI, ni la police royale montée du Canada n'ont découvert de preuves d'attaques à l'encontre des diplomates à La Havane malgré d'importantes investigations", assurait en septembre l'Académie des sciences de Cuba.

Article original publié sur BFMTV.com