Quatorze Etats membres de l'UE appellent à la cessation immédiate des hostilités à Idlib

QUATORZE ETATS MEMBRES DE L'UE APPELLENT À LA CESSATION IMMÉDIATE DES HOSTILITÉS À IDLIB

PARIS (Reuters) - Quatorze ministres des affaires étrangères de pays membres de l'Union européenne, dont la France et l'Allemagne, demandent au gouvernement syrien et à ses alliés russes de mettre fin à leur offensive dans la province d'Idlib et de revenir aux termes de l'accord de cessez-le feu de 2018, dans une tribune publiée mercredi par le Monde.

Près d'un million de Syriens ont été déplacés au cours des trois derniers mois en raison de combats entre des rebelles soutenus par la Turquie et les forces syriennes appuyées par Moscou qui tentent de reprendre la dernière grande région aux mains des insurgés après neuf années de conflit.

"Nous appelons le régime syrien et ses soutiens, notamment russes, à mettre un terme à cette offensive et à en revenir aux arrangements de cessez-le-feu de l'automne 2018", écrivent les 14 ministres dans le quotidien du soir.

"Nous les appelons à la cessation immédiate des hostilités et au respect de leurs obligations au titre du droit international humanitaire, en particulier la protection des travailleurs humanitaires et des personnels médicaux, qui paient de leur vie leur engagement en faveur des populations civiles", poursuivent-ils.

La Turquie et la Russie se sont mises d'accord en septembre 2018 pour créer des zones de "désescalade" à Idlib, mais ce projet est resté lettre morte en raison de l'offensive du gouvernement syrien.

Ankara de son côté a envoyé des milliers de soldats et de l'équipement dans cette région située dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière de la Turquie, pour soutenir les rebelles syriens, alimentant les tensions avec Moscou, soutien de Damas.

Les troupes du président Bachar al Assad ont cependant regagné mercredi du terrain dans le sud de la province d'Idlib, à la faveur de bombardements aériens.

"La lutte contre le terrorisme ne peut pas, ne doit pas, justifier les violations massives du droit international humanitaire, auxquelles nous assistons chaque jour dans le nord-ouest de la Syrie", estiment les 14 ministres.

"Nous appelons également la Russie à poursuivre les négociations avec la Turquie, afin d'aboutir à une désescalade à Idlib et de contribuer à une solution politique", ajoutent-ils.

Pour les ministres, au-delà de l'urgence d'une trêve, Moscou ne doit surtout pas bloquer, dans les prochains mois, le renouvellement par le Conseil de sécurité de l'Onu du mécanisme permettant d'acheminer l'aide humanitaire dont la région a cruellement besoin.

(avec John Irish; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Philippe Lefief)