Dans les quartiers nord de Marseille, Mélenchon et Rima Hassan fustigent les "colonialismes"

En meeting aux côtés de Rima Hassan notamment, Jean-Luc Mélenchon a comparé "le colonialisme contre les Palestiniens et le colonialisme contre les Kanaks".

En terrain conquis dans les quartiers nord de Marseille, La France insoumise, renforcée par la nouvelle coqueluche des militants Rima Hassan, a tenté de mobiliser son camp ce jeudi 23 mai à l'approche de élections européennes du 9 juin, en dénonçant notamment par la voix de Jean-Luc Mélenchon tous les "colonialismes".

"On voulait à tout prix que ça se passe dans ce quartier, qui à nos yeux est celui qui marche en tête du futur de Marseille", a lancé avant le meeting le triple candidat à la présidentielle aux militants restés dehors, faute de place suffisante à l'intérieur.

À 17 jours de l'élection européenne, les Insoumis, qui cherchent à toucher les jeunes et les quartiers populaires pour déjouer l'abstention, réunissaient leurs soutiens dans une salle surchauffée du quartier du Canet, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne.

L'ancien député de Marseille était accompagné de sa garde rapprochée : son gendre le député Gabriel Amard, le coordinateur du mouvement et député de Marseille Manuel Bompard, Sébastien Délogu, élu de la circonscription où se tenait le meeting. Et Rima Hassan, 7e sur la liste insoumise pour les Européennes.

Encore inconnue du grand public il y a deux mois, et malgré les polémiques qui entourent ses prises de position sur Israël, la militante et juriste franco-palestinienne a pu tester sa popularité grimpante chez les soutiens des Insoumis.

"Rima, Rima, Marseille est avec toi!" ont chanté les militants, 900 selon les organisateurs, qui lui ont réservé une standing ovation à son arrivée sur scène.

Avant le meeting, dans la queue qui amenait à cette salle coincée entre une déchetterie et la fourrière, en surplomb d'une gare à l'abandon, les militants donnaient le ton.

"Je suis plutôt venue voir Rima. Je la suis sur les réseaux, elle est jeune, j'aime bien sa manière d'être", expliquait Mathilde, une lycéenne de 17 ans, saluant "le bon sens de la répartie" de la candidate. "Rima est comme Mélenchon, ce qu'elle a sur le cœur elle va vous le dire directement en face", saluait pour sa part Zoulika, 57 ans.

Cette ancienne femme de ménage explique être particulièrement sensible à la cause palestinienne, "qui devrait toucher tout le monde, quelle que soit la religion des gens", et que LFI a placée au cœur de sa campagne, en dénonçant un "génocide" à Gaza.

"Pour l'honneur de la Palestine et tous ceux qu'on assassine, nous on est là", chantaient les militants sur l'air de la chanson popularisée par les gilets jaunes alors que sur scène, Rima Hassan assénait: "la Palestine est un sujet européen car l'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël".

"Il y a des parcours comme le mien qui sont éminemment politiques", a également déclaré celle qui était apatride avant d'être naturalisée française.

"Quand je vois comment vous accueillez Rima Hassan, je sais que nous serons à la pointe (au Parlement européen, ndlr), pas seulement sur la question de la Palestine, mais sur la question mondiale du statut des gens qui sont dans des camps", a rebondi Jean-Luc Mélenchon.

Prenant la parole en dernier, l'ancien sénateur socialiste a comparé "le colonialisme contre les Palestiniens et le colonialisme contre les Kanaks". Sur la question de la Nouvelle-Calédonie, celui qui se trouve symboliquement à l'avant-dernière place de la liste insoumise pour les européennes, a appelé le gouvernement à avoir "la patience du dialogue".

"On parle, on dialogue, et on dialogue le temps qu'il faut", a-t-il enjoint, en martelant que la sortie de crise "ne se fera pas dans un claquement de doigts".

Après avoir défendu la "créolisation de la France" et avoir fustigé "le racisme et l'islamophobie qui déferlent sur ce pays", le fondateur de LFI a également tenu à saluer le bilan à Bruxelles de la grande absente de la soirée: la tête de liste insoumise Manon Aubry.

Cette dernière devait initialement clôturer le meeting, mais était finalement retenue à Paris pour réagir sur France 2 au débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal.

Article original publié sur BFMTV.com