Qu’est devenue Skelmersdale, la première cité-dortoir de la banlieue de Liverpool ?

Skelmersdale pourrait être l’allégorie de l’utopisme de l’après-guerre au Royaume-Uni, semble suggérer le Daily Telegraph. Alors qu’elle n’était encore qu’un “honnête village de mineurs”, “Skem” est entrée dans la catégorie des new towns, les villes nouvelles construites après la Seconde Guerre mondiale pour décongestionner les grandes cités industrielles. “Ainsi est née la première ville-dortoir britannique sans ligne de chemin de fer vers la métropole voisine surpeuplée, Liverpool”, explique The Telegraph. Dans cette cité nichée au milieu des champs et des étendues vertes, le dernier train de passagers a circulé en 1956 et la gare, démolie en 1968, n’a jamais été reconstruite.

En à peine trente ans, ce village composé de quelques rues est devenu “une agglomération dense et tentaculaire composée de quartiers résidentiels, commerces et plateformes logistiques, le tout encerclé par de grands axes routiers”. Mais cette rénovation urbaine a tout d’une transition ratée : la crise des années 1970 et la désindustrialisation du nord-ouest de l’Angleterre sont passées par là, si bien que les “36 000 emplois promis” ne sont jamais arrivés. La règle qui prévoyait de conditionner l’obtention d’un logement à l’embauche par une entreprise locale a très vite été abandonnée, précise le Telegraph, “les gens ont été autorisés à travailler à Liverpool”, situé à une demi-heure en voiture.

De 5 000 âmes au début du XXe siècle, “Skem” est passée à 40 000 habitants en 1981. “Vous pouviez vivre sans histoire, sans culture et même sans train, mais pouviez-vous vivre sans travail”, interroge ironiquement le journaliste.

Dès lors, Skelmersdale est devenu le lieu de tous les possibles. L’influence culturelle grandissante de Liverpool a poussé une partie de la population à se battre pour que perdure son identité minière et agricole. Surtout, le titre s’étonne du succès rencontré par la méditation transcendantale auprès de certains habitants. La ville a suscité l’intérêt de personnalités inattendues, à l’image de Maharishi Mahesh Yogi. Le maître spirituel indien, connu comme le “gourou des Beatles”, a décidé d’y créer un centre de méditation, le Golden Dome.

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