Publicité

Pyongyang fustige les exercices militaires entre les USA et la Corée du Sud

SEOUL (Reuters) - Les exercices militaires de la Corée du Sud et des Etats-Unis qui ont commencé lundi sont de nature purement défensive et ne visent pas à aviver les tensions dans la péninsule coréenne, a déclaré le président sud-coréen Moon Jae-in. "L'intention n'est pas du tout d'accroître la tension dans la péninsule coréenne parce que ces manoeuvres sont annuelles et sont de nature défensive", a-t-il dit en conseil des ministres. "La Corée du Nord ne doit pas s'alarmer de nos efforts pour maintenir la paix ni s'engager dans des provocations qui aggravent les choses, en se servant (des manoeuvres) comme d'un prétexte", a-t-il poursuivi. Ces exercices communs à base de simulation informatique sont prévus pour durer jusqu'au 31 août et intègrent la possibilité d'une guerre avec la Corée du Nord. Pyongyang considère ces manoeuvres annuelles comme une provocation et une agression. "Cela vise à déclencher une guerre nucléaire à tout prix dans la péninsule coréenne", a rapporté lundi l'agence officielle de presse nord-coréenne KCNA. "La situation dans la péninsule coréenne a sombré dans une phase critique du fait des bruits de botte contre le Nord des maniaques de la guerre", ajoute KCNA. Le Pentagone a précisé que 17.500 soldats américains participeraient aux manoeuvres, en plus de troupes venues d'Australie, du Canada, de Colombie, du Danemark, de Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne. Baptisé Ulchi Freedom Guardian (UFG), "cet exercice de défense simulé par ordinateur doit améliorer le niveau de préparation pour protéger la région et maintenir la stabilité dans la péninsule coréenne", a souligné le département américain de la Défense dans un communiqué. D'après le commandement des forces américaines en Corée du Sud, il n'y aura pas de manoeuvres sur le terrain. A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré lundi que ces exercices n'allaient pas dans le sens "d'un apaisement des tensions actuelles ni des efforts entrepris par toutes les parties pour inciter à des discussions". Les rapides progrès réalisés par la République populaire démocratique de Corée dans le développement de ses capacités nucléaires et de ses programmes balistiques - deux nouveaux essais de missiles balistiques intercontinentaux ont été menés le mois dernier - ont débouché sur de nouvelles sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l'Onu, doublées d'une intense guerre des mots entre Washington et Pyongyang. Selon un rapport confidentiel de l'Onu cité lundi par l'agence de presse japonaise Kyodo, la Corée du Nord continue à contourner les sanctions des Nations unies en "utilisant délibérément des canaux indirects". Les exportations interdites se sont montées à 270 millions de dollars (230 millions d'euros) depuis février. L'"application laxiste" des sanctions ainsi que les "techniques de contournement évolutives" de Pyongyang vont à l'encontre du but des Nations unies qui est d'amener la Corée du Nord à abandonner ses programmes nucléaire et de missile balistique, indique le rapport, toujours selon Kyodo. (Christine Kim et Nick Macfie; Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)