“Putin”, le faux biopic de Poutine qui passionne les médias allemands

La Russie, en 2026. Le pays est ravagé par la famine et, aux frontières, les armées occidentales refoulent les Russes qui tentent de prendre la voie de l’exil. Vladimir Poutine, lui, est à l’hôpital, moribond. Quand le film débute, des infirmières sont en train de changer ses draps souillés. “La caméra s’attarde, bon, pas avec délectation, mais très longuement, sur les excréments du président”, décrit la Süddeutsche Zeitung.

Montrer un dictateur en fin de vie, alors que son corps le lâche, est un thème déjà maintes fois abordé, en littérature comme au cinéma. Mais la scène décrite provient d’un bien étrange objet cinématographique, souligne Der Tagesspiegel, un autre quotidien allemand :

“Ce qu’il y a de perfide dans cette première scène, c’est le visage de Poutine, qui a été reconstitué à l’aide de l’intelligence artificielle. Pendant un moment, l’illusion est parfaite.”

Bienvenue dans Putin, le dernier film du cinéaste polonais Patryk Vega. Le long-métrage est sorti en Allemagne et en Autriche le 9 janvier, puis en Pologne le 10 janvier. En France, il reste inédit.

“Mais qu’est-ce que c’est, alors ?”

De ce côté de l’Europe, le nom de Patryk Vega ne dit sans doute pas grand-chose. Mais, dans son pays, cet homme de 48 ans, crâne rasé et tatouages jusqu’au cou, est une star. Un scénariste, réalisateur et producteur qui cartonne au box-office mais dont les productions sont boudées par la plupart des médias. “Il est l’enfant terrible* du cinéma polonais”, euphémise la Frankfurter Rundschau, un quotidien de Francfort. Il est le spécialiste du “trash” et de la “grossièreté”, résume plus abruptement Onet, un média en ligne polonais.

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En Pologne, Putin a fait en flop. Le quotidien conservateur polonais Rzeczpospolita relève que “moins de 40 000 personnes” ont vu le film le week-end de sa sortie, quand le précédent long-métrage de Patryk Vega en avait attiré 200 000. “S’il ne relevait pas de mon devoir de journaliste, je serais sorti du cinéma au bout de cinq minutes, mais je me suis sacrifié pour prévenir les autres spectateurs”, tance le critique d’Onet.

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