Punaises de lit: la classe politique se saisit du sujet

Ce sont des insectes qui se logent souvent dans les matelas et vous en avez sûrement entendu parler récemment: les punaises de lit. Leur présence n'est pas nouvelle - un Français sur 10 y a été confronté entre 2017 et 2022 - mais elles font les gros titres actuellement, après que plusieurs cas ont signalés ces dernières semaines dans des lieux publics, notamment des cinémas, des TGV, le métro parisien ou la zone d'attente de l'aéroport de Roissy. Et le débat n'est pas prêt de s'arrêter puisque la classe politique se saisit du sujet.

Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, a indiqué ce mardi que son groupe avait déposé une proposition de résolution visant à créer un plan d'urgence de prévention et de lutte contre les punaises de lit. L'élue du Val-de-Marne n'est pas la dernière arrivée. Elle sonne l'alerte depuis 2017 et son entrée à l'Assemblée nationale et avait déjà déposé une proposition de résolution en 2019.

Une "priorité" pour Renaissance

Pour autant, Mathilde Panot n'est pas seule. Les députés Renaissance sont également sur le coup. Le président du groupe de députés, Sylvain Maillard, a annoncé ce même jour que sa formation présenterait une proposition de loi d'ici décembre lors de sa niche parlementaire. Le texte, dont les contours ne sont pas encore précisément définis, sera placé en première position à l'ordre du jour, a précisé l'élu parisien pour mieux démontrer qu'il s'agit d'une "priorité" aux yeux du camp présidentiel.

Une guerre de communciation se met en place. Sylvain Maillard juge que "les députés de la majorité ont pleinement pris l'ampleur de ce fléau que sont les punaises de lit".

Lors de sa conférence de presse à l'Assemblée nationale, il a cité des propositions de loi de ses collègues Bruno Studer et Robin Reda, mais aussi le plan interministeriel du gouvernement datant de 2022.

"Nous avons perdu six ans", déplore Panot

Or, celui-ci ne comporte "aucune mesure contraignante", répond Mathilde Panot. Cette proche de Jean-Luc Mélenchon juge que "nous avons perdu six ans", avec un gouvernement qui n'a "rien fait".

L'insoumise propose notamment "la création d'un service public de la désinsectisation", qui serait "gratuit" pour permettre à la fois de "s'en saisir rapidement" et de garantir l'utilisation de produits qui "ne sont pas nocifs pour l'environnement".

Mathilde Panot appelle par ailleurs à reprendre une technique utilisée "notamment à New York", avec de la chaleur sèche: "Vous amenez un chariot dans une pièce, vous faites monter la température de la pièce à 55°C, ça tue les punaises, les œufs, et ensuite vous passez dans le reste de l'immeuble", détaille-t-elle.

Du côté de Renaissance, Bruno Studer a mis en avant la question "du recensement du phénomène", soulignant que "nous ne savons pas s'il y a plus de punaises de lit qu'en 2019", en raison du manque d"outils" pour assurer "une surveillance sanitaire".

Idée avancée par le député: une "obligation de déclaration pour les entreprises qui font les trairements". Son collègue Robin Reda a, lui, évoqué la nécessité de reconnaître le phénomène comme "un véritable problème de santé publique".

Les socialistes également sur le coup

Les troupes présidentielles veulent faire de leur texte l'objet d'un consensus. "Je n'imagine pas qu'il y ait des calculs politiques des uns et des autres", a glissé Sylvain Maillard, appelant "l'ensemble des forces politiques de l'arc républicain" à rejoindre sa formation "pour construire d'ici décembre une proposition de loi".

Pour l'instant, le consensus se trouve surtout... sur la nécessité de présenter un nouveau texte. Les socialistes proposent donc aussi un texte transpartisan, mais avec un calendrier plus resserré. "Nous faisons la proposition à l'ensemble des groupes de l'arc républicain (...) de se retrouver autour d'une table pour mettre à plat toutes les propositions qui ont pu être faites ces derniers jours pour qu'on ait un texte commun", a déclaré le porte-parole des députés socialistes, Arthur Delaporte, ce mardi.

L'objectif est que ce texte "entre en vigueur le plus vite possible si on identifie des besoins notamment législatifs, parce que ce n'est pas d'ici décembre qu'il faut avoir une loi, c'est dans les prochaines semaines", a ajouté le député du Calvados.

Le gouvernement interrogé sur le sujet

Une prolifération de réactions politiques loin du ton employé par le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, qui a assuré sur France Inter ce mardi qu'il ne s'agissait pas d'un "motif à une panique générale".

Pour autant, le feuilleton politique se poursuit. La suite dès ce mardi après-midi. La Première ministre Élisabeth Borne sera interrogée sur le sujet lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale par... Mathilde Panot.

Article original publié sur BFMTV.com