PSG-Real Sociedad: comment le club basque a permis à Griezmann d’éclore en Europe

Il a fallu qu’il traverse les Pyrénées pour vivre son rêve. Après avoir enchaîné les détections et les refus aux quatre coins de la France, Antoine Griezmann a intégré le centre de formation de la Real Sociedad à l’été 2005. A l’âge de 14 ans. Recalé par l’OL, Auxerre, Sochaux, Saint-Étienne ou Metz, le natif de Mâcon était à l’époque jugé trop petit et trop frêle par les scouts de l’Hexagone. Mais le club espagnol, qui va se déplacer au Parc des Princes pour affronter le PSG ce mercredi en 8e de finale aller de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1), a décidé de miser sur le gaucher à la tignasse blonde.

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Repéré lors d’un tournoi au Camp des Loges

C’est Éric Olharts, alors recruteur pour la Real Sociedad, qui a repéré Grizou lors d’un tournoi international organisé… au Camp des Loges. Dans le complexe d’entraînement du PSG, le futur taulier de l’équipe de France (127 sélections, 44 buts) effectue ce jour-là un essai pour Montpellier. Et il tape dans l’œil d’Olharts, qui lui propose de rejoindre le club de Saint-Sébastien, dans la Communauté automne basque.

"L’Espagne n’avait pas ce même regard que la France sur ce type de gabarit. J’étais persuadé qu’il aurait sa chance", racontera à Ouest-France celui qui deviendra le conseiller privilégié de Griezmann (avant de se brouiller avec lui au fil des années).

"J’étais tout seul dans mon coin"

A 800km de son cocon familial, le jeune Bourguignon, qui ne parle pas espagnol, a d’abord du mal à s’acclimater. Les quatre premières années, il vit chez Eric Olhats, à Bayonne, et enchaîne les allers-retours avec le centre de formation de la Real (à une cinquantaine de kilomètres). "C’était difficile, témoigne-t-il dans un documentaire que Netflix lui a consacré en 2019. Dans le bus, quand on jouait à l’extérieur, j’étais tout seul dans mon coin à écouter de la musique et je ne pouvais parler avec personne."

Soutenu à distance par ses parents et sa sœur Maud (qui gère aujourd’hui ses intérêts), Antoine Griezmann s’accroche et finit par s’intégrer au vestiaire hispanophone, en sympathisant avec plusieurs joueurs sud-américains. Sa personnalité, son humour et sa tchatche finissent même par en faire un élément fédérateur.

Adopté par les Sud-Américains

Au fil des mois, Grizou s’épaissit, prend confiance et fait parler son talent sur le terrain. Au point de débuter avec l’équipe professionnelle à tout juste 18 ans. Sous les ordres de l’Uruguayen Martin Lasarte, il vit une première saison prometteuse en deuxième division (6 buts et 5 passes décisives en 39 matchs), avant de découvrir la Liga lors de l’exercice 2010-2011.

A cette époque, Antoine Griezmann se lie d’amitié avec Jonathan Nanizayamo, un attaquant français du même âge, passé par le centre de formation de Rennes et la réserve de Nantes. "Un jour, je me suis blessé. Une déchirure de la jambe gauche, raconte dans L’Équipe le natif de Tours, actuellement sans club. Je me réveille à l'hôpital après l'opération, je vois Antoine et sa femme Erika. Le soutien qu'ils m'ont apporté, ça m'a redonné une force. Quand je rentre chez moi, en béquilles, il me passe un coup de fil et me dit: 'Prépare tes affaires, je viens te chercher'. Je lui demande pour aller où: 'Je te prends chez moi à la maison'."

Adoubé par Montanier, flamboyant contre l’OL

En juillet 2011, Philippe Montanier est nommé sur le banc de la Real Sociedad et il fait rapidement de Grizi l’un de ses tauliers. Le gaucher devient alors une valeur sûre de Liga et le chouchou du public d’Anoeta. Deux ans plus tard, son coach explique dans l’émission Tout le sport sur France 3: "C'est la star de l'équipe. Il a une très grande réputation dans le championnat espagnol. C'est un jeune talentueux qui sait marquer mais aussi faire des passes décisives. C'est un des jeunes joueurs en Espagne dont on parle le plus."

Dans la foulée, Antoine Griezmann flambe lors d’un barrage de Ligue des champions contre l’Olympique lyonnais (qui n’avait pas cru en lui enfant), en août 2013, en inscrivant un retourné acrobatique à Gerland (0-2). L’année suivante, après l’arrivée de l’entraîneur espagnol Jagoba Arrasate, il intègre l’équipe de France et dispute la Coupe du monde au Brésil (élimination en quarts de finale contre l’Allemagne). Quelques semaines plus tard, il fait ses adieux au club qui lui a permis de lancer sa carrière pour s’engager avec l’Atlético de Madrid (30 millions d’euros), après 202 matchs sous le maillot de la Real (52 buts et 18 passes décisives).

Article original publié sur RMC Sport